jeudi 28 mai 2015

Les Verts mettent à nouveau la Fondation Bardot à l'honneur: la protection des animaux au risque du racisme .

Mise à jour du 2 avril 2019
Brigitte Bardot récidive dans le racisme le plus extrême à l'égard des habitants de la Réunion qu'elle traite de "dégénérés" et " démoniaques" . Elle a déjà été condamnée cinq fois pour incitation à la haine raciale notamment à l'égard des musulmans.
Malgré cela elle bénéficie d'une nouvelle promotion de la part d'une dirigeante des Verts, la sénatrice Esther Benbassa. Celle-ci a organisé un colloque, y a invité la fondation Bardot et met particulièrement en valeur cette dernière, la seule qu'elle cite, comme le montre son communiqué ci-dessous  et ce malgré le scandale raciste. 

Communiqué: " La captation du colloque "Nous avec les animaux?" que j'ai organisé en partenariat avec la Commission "Condition animale" d'EELV et de nombreuses associations dont la Fondation Brigitte Bardot, au Sénat le 18 mars est en ligne.
Si vous le souhaitez, vous pouvez diffuser la vidéo du colloque.
Cordialement,
Esther Benbassa, Sénatrice de Paris

Nous avions déjà alerté en 2015 contre la complaisance à l'égard de la Fondation Bardot de la part d'EELV mais celle-ci perdure. Il est donc nécessaire de la dénoncer publiquement.



                             Courrier de soutien de Brigitte Bardot au Front national

Memorial 98

La réunion publique se tenait ce jeudi 28 mai dans un café parisien: organisée par Pascal Durand, ancien ministre et actuel député européen Europe Écologie, elle avait pour thème " l'animal va aussi souffrir du TAFTA" (traité transatlantique) . Parmi les quatre invités mis en avant par Europe Écologie, Christophe Marie, actuel porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot.

Brigitte Bardot, qui continue à signer tous les éditos de la Fondation, est connue depuis plusieurs dizaines d'années pour son soutien sans faille au Front National, pour qui elle appelle à voter très régulièrement. Mais l'ex-actrice ne se contente  pas de soutenir les racistes: elle-même a été condamnée cinq fois pour incitation à la haine raciale, notamment pour des propos tenus sous prétexte de défendre les animaux, victimes selon elle et sa fondation de "la barbarie" musulmane. La Fondation s'en prend avec la même violence à l'abattage rituel juif.

En cela, son discours s'intègre parfaitement dans la rhétorique de l'extrême-droite officielle, qui ces dix dernières années a investi de manière tout à fait ostensible le sujet de la "protection des animaux": l'association "Vigilance Halal" par exemple, tenue par un militant de Riposte Laïque et du Bloc Identitaire a pu se prévaloir du soutien de Brigitte Bardot pour une manifestation contre la ferme des 1000 vaches, la Fondation embarrassée , répondant par la voix de son porte-parole qu'ils regrettaient que leur fondatrice "dénonce l'islam" mais déclarant aussi qu'ils soutenaient " toute initiative pour la protection des animaux.

Ce double discours se retrouve fréquemment chez Christophe Marie, orateur de ce soir. Ainsi avait-il donné un entretien en 2011 à Novopress, l'agence de presse du Bloc Identitaire en 2011. Pris la main dans le sac, il avait alors prétendu ne pas savoir à qui il avait affaire et avait fait retirer l'article...mais seulement après que l'entretien ait donné lieu à une polémique bien relayée.

De fait la question du rapport à l'extrême-droite divise profondément les mouvements antispécistes et/ou de défense des animaux depuis plusieurs années. La Fondation Brigitte Bardot mais également d'autres associations proches de l'extrême-droite sont présentes au sein des mouvements anti-corrida, pro-végétariens ou contre l'exploitation des animaux pour l'industrie alimentaire ou à d'autres fins. Cette présence est combattue par une partie du mouvement, mais défendue par une autre, au nom de l'"apolitisme" ou de la nécessité d'un front "total" pour les animaux.

Pascal Durand a ouvertement choisi son camp : ancien Ministre, député européen, et donc figure importante d'Europe Écologie, il porte un coup dur aux antiracistes qui se battent dans ces luttes sans abdiquer leurs convictions. Beaucoup de militantEs opposés à toute forme d'exploitation et de souffrance animale n'ont nullement besoin de dénoncer spécifiquement et en termes racistes ou antisémites les pratiques alimentaires de minorités oppressées pour mener leurs combats. 

Bien au delà de ces luttes spécifiques , cette collaboration avec la Fondation Brigitte Bardot pose une question globale: un mouvement peut-il se dire antiraciste, s'il considère, qu'en certains domaines, l'alliance avec des mouvements mis en cause pour racisme est non seulement acceptable mais souhaitable ?


mercredi 27 mai 2015

Sarkozy, absent du Panthéon, boycotte l'hommage aux résistants


Le président de l'UMP et futur chef des Républicains était "trop occupé" ce 27 mai pour daigner se joindre à l'hommage aux quatre résistants ( Germaine Tillon, Genviève De Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette, Jean Zay)  entrant au Panthéon. C'est en tout cas le prétexte qu'il a fourni pour justifier son absence.

Or, parmi les résistants honorés, figure notamment Jean Zay, victime emblématique du régime de Vichy et de la Milice qui l’assassiné en juin 1944 , en tant que Juif (par son père), protestant (par sa mère) et franc-maçon.
Avant-guerre, il avait subi des campagnes extrêmement violentes de l’"Action française" qui le traitait de 'Juif corrupteur de la jeunesse'.
Dans son pamphlet antisémite, " L’École des cadavres [1938]" Céline utilisait le nom de famille de Jean Zay pour en faire un verbe sale. Dans un flot d’ordures, il écrivait  : "Je vous Zay."  ("je vous hais")

Jean Zay est encore à ce jour la cible de l'extrême-droite en raison d'un poème pacifiste et anti-militariste qu'il avait publié dans sa jeunesse. Des associations de militaires, proches de la droite nationaliste, avaient protesté en 2014 contre sa désignation pour entrer au Panthéon.
Le site du néo-nazi Soral titrait le jour de la cérémonie: "Jean Zay au Panthéon : Hollande choisit d’insulter la Nation" 

Le choix de boycott de la part de Sarkozy prolonge en fait une attitude constante de sa part à propos de la 2e guerre mondiale.
En mai 2007, à peine élu, il  avait inauguré son quinquennat en boycottant les cérémonies du 8 mai célébrant la défaite du nazisme. Il voulait ainsi marquer son refus de la "repentance", à savoir la reconnaissance de la responsabilité de l’État Français dans la collaboration avec le nazisme. Dans son discours de victoire du 6 mai 2007, il avait comme durant toute sa campagne électorale, attaqué la "repentance" qui conduit à "la haine de soi". Cette tirade récurrente témoignait  de la volonté de réécrire l’histoire dans le sens d' une exaltation nationaliste. Il s'agissait pour lui  de réviser l'histoire de la colonisation et de la coopération  des autorités françaises avec l’occupation nazie. Dans ce but, il avait d'ailleurs tenté de manipuler les résistants des Glières, la figure de Guy Môquet et même le sort des enfants juifs tués dans la Shoah 

Sarkozy prétend représenter les "Républicains", selon le nom qu'il veut faire adopter par l'UMP.  Il inaugure cette dénomination en boycottant une grande commémoration résistante et en adressant un signe supplémentaire de connivence à l'extrême-droite

MEMORIAL 98

Laurent Ozon, ancien du FN co-organise une attaque contre les sans-papiers avec les néo-nazis (vidéos)

Laurent Ozon faisait partie de la première génération du "nouveau FN" de Marine Le Pen. Ce théoricien, proche du Bloc Identitaire, racialiste ou "susbtantialiste" selon ses propres termes, avait été propulsé directement au bureau politique du Front, avant de démissionner brutalement en août 2011. Il avait alors publié un texte de soutien à peine déguisé au tueur de masse néo-nazi Andreas Breivik, accusant les immigrés en "surnombre" d'être la cause d'actes dont il sous-entendait de manière très transparente la légitimité.

On le retrouve aujourd'hui très logiquement activiste de la haine en compagnie des néo-nazis du groupe belge "Nation".  Alors que des sans-papiers manifestaient devant le Parlement de Bruxelles, Laurent Ozon s'est infiltré au cœur du rassemblement pour proférer des insultes racistes envers lesmanifestants, très vite rejoint par des membres de la milice néo-nazie.

Beaucoup de questions se posent sur ce qui a rendu possible cette provocation. Les autorités belges étaient forcément au courant de l'organisation de cette action raciste puisque dès le 22 mai, Laurent Ozon appelait sur son compte Twitter à venir perturber physiquement la manifestation. Or bien loin d'intervenir pour l'en empêcher, la police a au contraire protégé les néo-nazis et encerclé les sans-papiers afin de permettre aux agresseurs de partir tranquillement .


Voici la vidéo de l'incident d'hier Place Du Luxembourg. On peut y voir Laurent Ozon qui termine son discours provocateur et raciste en plein milieu de la manifestation des #SansPapiers.On y voit également qu'il avait organisé sa milice (les membres du parti néo-nazi : Nation) pour intervenir dès qu'il aurait provoqué une bagarre. L'attitude de la police pose question également. Pourquoi s'est elle retournée contre les sans-papiers, qui voulaient faire dégager les provocateurs (qui n'avaient aucune autorisation pour leur manifestation, contrairement aux sans-papiers) ? Pourquoi les boucliers et les casques des policiers étaient face à nous pendant que Laurent Ozon et sa milice de Nation défilait tranquillement sur la place tout en continuant à nous provoquer ? Pourquoi les avoir protégé eux et pas nous ?#Antifascisme #NoBorder
Posted by LCR / SAP on mercredi 27 mai 2015


Aujoud'hui devant le parlement European https://twitter.com/Dylan_Klass/status/603163854428905472 #extrêmedroite #manif #Bruxelles #sanspapier
Posted by PhotoAhsii on mardi 26 mai 2015


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mardi 26 mai 2015

Rien de structuré politiquement dans l'incendie volontaire d'une mosquée, selon le procureur ?

Dans la nuit du 23 au 24 avril 2015, un incendie volontaire détruit la mosquée de Pargny sur Saulx dans la Marne. Si l'enquête s'oriente tout de suite vers la piste d'un incendie criminel, le procureur chargé de l'affaire a cette petite phrase : «Des tensions existent au sein de la communauté qui fréquente la salle de prière»...

Un mois plus tard, le 19 mai, 5 suspects sont interpelés, dont deux mineurs de 16 et 17 ans.
Le procureur à cette occasion déclare à l'AFP :
« Sur fond d'alcool, les suspects dont deux sont mineurs, auraient décidé de brûler la salle de prière après avoir vu un reportage à la télévision sur l'affaire Sid Ahmed Ghlam (un Algérien de 24 ans mis en examen pour un projet d'attentat au nom de l'islam contre au moins une église et pour l'assassinat d'une femme à Villejuif) »
« Les interpellés, dont un est en récidive de destruction, ne sont pas structurés politiquement. Il s'agit plutôt d'une soirée arrosée qui aurait dégénéré après que le père a lancé l'idée d'aller incendier la salle »

Dépolitiser l'islamophobie violente, comme le fait le procureur dans cet article, est une stratégie dangereuse: attribuer d'emblée le passage à l'acte à la consommation d'alcool, insister sur le caractère familial de l'équipée raciste ayant conduit à l'incendie volontaire d'une salle de prières pour en déduire qu'il n'y avait pas de "structure politique", c'est refuser concrètement de poser la bonne question.

Qu'est ce qui favorise dans ce pays une telle facilité des passages à l'acte islamophobes ? A quel degré de puissance d'endoctrinement idéologique et d'influence concrètes sont parvenus les partis et groupes d'extrême-droite qui appellent sans arrêt à la haine contre les musulmans, pour que des sympathisants en viennent à commettre des violences finalement très politisées, qui avant, étaient beaucoup le fait de militants investis pleinement dans des organisations structurées ?
Ne pas poser ces questions, c'est ramener un phénomène politique au "fait divers" et minimiser l'ampleur du racisme actuel.

lundi 25 mai 2015

La violence néo-nazie, ce vaudeville ?

Deux procès se sont tenus à quelques jours d'intervalle en Franche-Comté, avec sur le banc des prévenus les mêmes néo-nazis de Combat 18.

Le premier procès, le 20 mai 2015, concerne un règlement de comptes extrêmement violent entre membres de Combat 18. L'Est Républicain titre "Vaudeville chez les néo-nazis du Haut Doubs".

"Là, ce 13 avril 2014, le chef l’a bastonné à coups de triplex (ceinture composée de chaînes de moteur) et son frère a porté l’estocade à coups de Doc Martens avant de tenter de lui brûler un tatouage avec une cigarette. Tandis qu’un troisième prenait des photos de la séance et que le quatrième regardait sans broncher."

Voici ce que la presse locale appelle un "vaudeville". C'est léger un "vaudeville", ce n'est pas une tragédie sociale, qui impliquerait de s'interroger sur les causes d'une telle violence, sur les processus amenant des jeunes gens à se livrer en groupe à des séances de tabassage et de torture.
Le néo-nazisme, surtout ne doit pas être pris au sérieux, interrogé comme fait de société. Une anecdote dont le sordide doit faire sourire, pas réfléchir, qu'on se le tienne pour dit. 

Deux jours plus tard se tenait un second procès concernant des tags incitant à la haine, le jet d'un cocktail molotov contre un squat dijonnais (qui n'a heureusement pas fait de victime) et l'organisation d'un groupe de combat.

dimanche 24 mai 2015

Un militant de l'extrême-droite négationniste tranquillement élu aux municipales sur une liste "apolitique"

Une enquête a été ouverte à l'encontre d'un élu municipal de Hautes Rivières, dans les Ardennes, suite à la publication sur sa page Facebook d'une vidéo négationniste, qui se conclut par « Les chambres à gaz n’ont pas existé, il s’agit d’une simple rumeur »...

On notera que l'élu en question, Olivier Badré, est décrit comme "ancien membre du Front national et proche des thèses négationnistes". 
Nier l'existence des chambres à gaz c'est être "proche du négationnisme" ? Que faut il faire pour être en plein dedans ? C'est le comble des précautions sémantiques à l'égard de l'extrême droite.

Le conseil municipal peut prétendre que "personne ne partage les idées " de ce néo-nazi, mais il suffit de consulter le compte Facebook de Badré pour voir qu'il n'a jamais caché ses opinions. Bien au contraire, il publie depuis longtemps des liens comme " François Hollande serviteur des Juifs" ou encore une vidéo d'un concert de "Fraction", groupe néo-nazi des années 2000, dont le chanteur était Philippe Vardon, du Bloc Identitaire, vidéo qui a été réalisée à l'époque par ses soins. 

On parle en plus d'un village à 1000 inscrits sur les listes électorales, donc d'une zone où tout le monde se connaît. Mais le seul article consacré à la liste du maire sur laquelle a été élu Badré, parle d'une liste "apolitique", ce qui montre à quel point la présence de militants de l'extrême-droite la plus proche des milieux néo-nazis est banalisée, au point de passer comme une lettre à la poste et de ne pas avoir fait de bruit ni avant, ni après les élections municipales et jusqu'à ce jour.

10 Identitaires et une banderole, et une couverture médiatique sans critiques

Samedi 23 mai 2015, quelques militants du Bloc Identitaire ont accroché une banderole "L'immigration tue l'Afrique, l'immigration tue l'Europe" sur le balcon de la représentation en France de la Commission Européenne.

Couverture par l'AFP et BFM d'une action perpétrée par dix fascistes: une dépêche avec photo. Trois paragraphes: dans le premier les slogans de l'action, dans le dernier la reprise de phrases entières du communiqué. Si l'on compte la photo de l'immense banderole du Bloc qui accompagne l'article, plus des deux tiers de l'espace de la dépêche sont donc consacrés à la propagande du groupe d'extrême-droite.

Qu'est ce qu'on pouvait mettre d'autre ? Par exemple, le rappel d'autres actions du groupe, qui n'hésitent pas à jouer les milices privées dans le métro, ou à attaquer la mosquée de Poitiers. 
Ni à manifester son soutien aux politiques islamophobes d'un maire Front National. En effet, quelques jours plus tôt, le 19 mai, le même Bloc identitaire a recouvert d'autocollants "pas de mosquée chez moi !" le siège de la communauté d'agglomération de Mantes (Yvelines) et ainsi réaffirmé son soutien à Cyril Nauth, maire FN de Mantes la Ville, qui s'oppose à l'aménagement d'un lieu de prière musulman sur la commune.

Mais pour avoir un minimum d'analyse sur ce mouvement, encore faudrait-il ne pas être fasciné par la jolie banderole tellement photogénique et les jeunes activistes tellement propres sur eux. C'est manifestement trop demander à nos médias, qui bien évidemment ne parlent pas d'une action syndicale, par exemple, s'il n'y a pas au moins cent personnes pour la mener, au moins au niveau national. Faut croire que le progressisme passe moins bien à l'écran...

samedi 23 mai 2015

Victoire en Irlande: le vote populaire impose le mariage pour tous.

La légalisation du mariage gay, suite au triomphe du oui au référendum par plus de 62%,  représente une avancée importante pour les droits démocratiques et contre l'homophobie. Il s'agit d'un vote populaire incontestable qui représente une étape nouvelle, puisque les précédentes légalisations du mariage gay s’étaient réalisées par des votes parlementaires. Nous nous en réjouissons donc particulièrement. 
Cette victoire est d’autant plus marquante que la dépénalisation de l'homosexualité dans ce pays date seulement de 1993, suite à un vote du Parlement irlandais.
Le résultat positif intervient alors que la hiérarchie de l’Église catholique irlandaise, traditionnellement puissante, s’était fortement mobilisée pour faire voter non.
Dès l'annonce du référendum, l'Église catholique a fait savoir qu'elle ferait campagne pour le «non». Lors des derniers défilés  contre cette proposition, on a ainsi pu voir des évêques lire publiquement des lettres exposant les arguments du «non». Des sermons ont porté la même consigne dans les paroisses. Ce camp du non a, comme d'habitude, ciblé les possibles conséquences en ce qui concerne la filiation ainsi que la procréation médicalement assistée (PMA) et la gestation par autrui (GPA).
Mais cette prise de position ne semble pas avoir pesé dans ce pays, dont 84 % des habitants se disent d'obédience catholique et près de 50 % vont à la messe tous les dimanches. 
L’Église, dont la toute-puissance était notamment liée à son rôle dans la conquête de l’indépendance du pays, a longtemps été redoutée. Ses enseignements étaient considérés comme des injonctions  dont dépendait le Salut.
Mais les révélations de ces dernières années sur des abus sexuels commis à grande échelle par des prêtres envers des mineurs et couverts par leur hiérarchie, lui a fait perdre une partie de son autorité.
La force de mouvements sociaux irlandais très actifs et de la mobilisation particulièrement importante de l'électorat jeune ont balayé  la propagande cléricale. Elle a aussi contraint les différents partis à appeler à voter oui.
Cette victoire ne fait pas oublier qu'en Irlande, l'avortement reste encore interdit, entraînant des situations particulièrement pénibles pour les femmes. Il est possible que la révolution de la victoire du oui permette d'ouvrir enfin ce dossier.

En ce jour de victoire, on ne peut oublier à quel point la hiérarchie catholique française ainsi que les intégristes et toute la droite et l'extrême-droite ont réussi ici à instrumentaliser cette question. On pense aussi aux engagements de Sarkozy envers les groupes issus de cette radicalisation réactionnaire et consistant, s'il revient au pouvoir en 2017,  à annuler le mariage pour tous.     

 



lundi 18 mai 2015

Luc Ferry appelle au massacre des manifestants.





 


1 8 mai 2015 
Parmi les différents procédés à visée négationniste, on trouve celui qui consiste à inventer des génocides imaginaires. Il s'agit ainsi de banaliser le terme et d'introduire la notion d'une "histoire officielle" dont il s'agirait de dénoncer les omissions.
Dès les années 1980, l'extrême-droite française se mit donc en tête de désigner la guerre de Vendée comme un "génocide franco-français", une manière policée de dresser une analogie entre République et Troisième Reich. Ainsi Jean-Marie Le Pen, s'exprimant à propos du "détail des chambres à gaz", établissait cette comparaison : "... C'est le sujet qui est important, je crois. J'aurais parlé, même de très loin, du génocide vendéen, personne n'aurait été choqué..."
Depuis 2007 l'extrême-droite a été rejointe sur ce terrain par des députés UMP,  parmi les plus radicaux. Ceux-ci ont déposé à l'Assemblée nationale trois propositions de loi visant à faire reconnaitre un "génocide vendéen". 
L'un de ces "justiciers" est le député Lionnel Luca, qui développe des références positives à la "Garde de Fer", organisation fasciste et antisémite de la Roumanie des années 1930. 

Évidemment on trouve aussi dans ce dossier Philippe de Villiers, metteur en scène du Puy-du-Fou, qui considère qu'"il y a eu un génocide en Vendée"

Le 17 mai 2015,  sur Itélé, Luc Ferry, invité en qualité d'ancien Ministre de l’Éducation Nationale pour débattre de la réforme du collège, a poursuivi dans cette voie et soutenu la thèse d'un génocide vendéen. Il a loué les travaux de Pierre Chaunu, historien mort en 2009 , qui fut aussi animateur sur la radio d'extrême-droite Radio Courtoisie. Or Chaunu, vieux mandarin de la tradition "contre-révolutionnaire ", a été le président du jury de thèse puis le  préfacier du livre de Reynald Secher qui popularisa le concept de  génocide vendéen.


Ainsi, en reprenant la fable du génocide vendéen, cet ancien ministre favorise l'action des vrais négationnistes, ceux qui s'attaquent au génocide des Arméniens, à la Shoah, au génocide des Tutsi du Rwanda.   

MEMORIAL 98





Actualisation du 8 janvier 2019

Ferry appelle à tirer sur les manifestants du mouvement des Gilets jaunes.
" Qu'ils ( les policiers)  se servent  de leur armes une bonne fois déclare-t-il et il ajoute que le problème vient des "quartiers" 
Il s'inspire ainsi de ses modèles politiques que sont Poutine et Assad ( voir ci-dessous) qui en effet n'hésitent pas tirer dans le tas et à tuer. 
Ferry doit être jugé et puni pour cet appel au massacre des manifestant.e.s

MEMORIAL 98


Actualisation du 1er janvier 2017

Luc Ferry récidive dans la complaisance à l'égard de Poutine et prend son parti contre Obama. Ainsi Poutine est, selon lui,  un être "responsable". Nous considérons aussi que Poutine est responsable mais pas dans le même sens: il porte la responsabilité des bombardements d'Alep, du massacre des ses habitants après avoir pratiqué de même en Tchétchénie à Grozny.
Ce tweet est officiel et a été enregistré mais Ferry l'a ensuite supprimé comme il le fait souvent











Actualisation du 18 décembre 2016

Luc Ferry soutient Fillon et son conseiller Thierry Mariani; il se porte comme eux aux côtés de Bachar El-Assad.

Il reprend la fable d'un Assad protecteur des Chrétiens alors qu'il  les a toujours opprimés. Peu surprenant de la part de celui qui diffuse des thèse négationnistes ( voir ci-dessous)  


Halte au délire.Si Bashar tombe, c'est Al Qaïda en Syrie, la mort des Chrétiens d'Orient@FrancoisFillon a mille fois raison
https://twitter.com/FerryLuc/status/810418981492367360
MEMORIAL 98 





 

Mise à jour du 5 avril 2017

Au lendemain du débat des 11 candidats de la présidentielle,  

Luc Ferry manifeste un extrême mépris de classe contre Philippe Poutou, qui a interpellé Marine Le Pen sur la corruption et les affaires de détournement de fonds publics qui la concernent.
Il explique et justifie  aussi les succès électoraux du FN par la tenue vestimentaire de Poutou, sans formuler la moindre critique à l'égard de ce parti raciste. Il est vrai que son soutien à Poutine et Assad le rapprochent fortement de l'extrême-droite





Memorial 98 





samedi 16 mai 2015

Néo-nazisme: la radicalisation terroriste se confirme partout en Europe

 











Actualisation du 17 juin 2016 :

L'assassin présumé de la députée britannique Jo Cox , Thomas Mair , était un soutien de longue date de la National Alliance, principale organisation néo-nazie aux Etats-Unis, selon le très sérieux  Southern Poverty Law Center (SPLC), institut américain dédié à la surveillance des mouvements extrémistes  aux USA.
Le SPLC a publié sur son site deux factures au nom de Thomas Mair datant de 2003, pour l’achat de plusieurs publications de la NA, dont un manuel destiné à la confection d’armes artisanales (chimie des poudres et explosifs, manuel des munitions improvisées, etc). 

Mair était aussi l'un des premiers abonnés à S. A. Patriot, revue sud-africaine d'un mouvement suprématiste blanc,  pro-apartheid ouvertement opposé aux «sociétés multiculturelles» et à «l'expansion de l'Islam»

D’autres cas de violences homicides néo-nazies ont eu lieu récemment en Grande-Bretagne et ont rencontré un très faible écho médiatique, comme dans le cas du docteur Sarandev Bhambra attaqué à la machette en janvier 2014. 

Memorial 98 

 En France, un silence troublé seulement par quelques dépêches de presse assez lapidaires  entoure les suites des arrestations menées en Picardie, à Ham, contre un  groupe néo-nazi, le White Wolf Klan. Treize nouvelles mises en examen pour violences volontaires entre les membres même du groupe viennent d'être annoncées, mais on ne sait toujours pas qui était visé par la tentative d'homicide volontaire pour laquelle ils ont été interpellés initialement.
Aucun lien n'est fait dans la presse entre cette affaire et celle du réseau  du néo-nazi Claude Hermant, arrêté il y a quelques semaines et qui  a décidé de parler. L'ancien membre du DPS (service d'ordre du Front National) prétend être un informateur policier. Il déclare avoir, dans ce cadre, informé ses référents du trafic d'armes qu'il menait depuis longtemps et qui pourrait avoir notamment avoir alimenté le réseau du tueur antisémite Amedy Coulibaly (Hyper Cacher de Vincennes). Si les dires de cet ancien barbouze sont à prendre avec précaution, ils décrivent cependant une situation assez semblable à celle qui a conduit la NSU, groupe néo-nazi allemand à pouvoir commettre une dizaine d'assassinats au moins, sans être inquiété, alors qu'il s'agissait de militants identifiés dès la fin des années 90 comme potentiellement violents.

En Allemagne d'ailleurs, d'autres groupes similaires sont actifs sur le territoire.
Le 6 mai 2015, plusieurs membres d'une organisation terroriste néo-nazie ont été interpellés dans ce pays. La police indique qu'ils projetaient des attentats contre des lieux de cultes musulmans et des centres accueillant des réfugiés. Ces attentats  auraient sans doute été meurtriers, au vu du matériel explosif puissant retrouvé aux domiciles des présumés terroristes.

Au Royaume Uni, se tient en ce moment le procès d'un suprémaciste blanc, soupçonné d'avoir voulu assassiner plusieurs membres de la famille royale. Il revendique son admiration pour le norvégien Andreas Breivik et avait développé une obsession raciale mortifère contre les bruns aux yeux noirs, selon lui signes du métissage conduisant la race blanche au déclin.

Le terrorisme d'extrême-droite est une réalité bien vivante en Europe: mais sans même se pencher sur l'hypothèse malheureusement crédible de certaines complaisances policières envers cette mouvance, on doit constater une très grande indifférence sociale à ce phénomène.

Celle-ci est a été relevée récemment par l'étude d'une entreprise privée de sécurité suisse qui met en lumière des éléments parlants sur le terrorisme néo-nazi en Allemagne: contrairement à d'autres formes de terrorisme, la violence d'extrême-droite n'est pas l'objet de beaucoup de recherches scientifiques d'ampleur. Les faits existants ne sont donc que rarement reliés entre eux alors même que des facteurs communs relient les agissements des activistes violents de cette mouvance.

Cette étude met notamment en relief plusieurs points communs.

Les groupes terroristes néo-nazis sont le plus souvent de petite taille , quelques individus pouvant commettre un nombre importants de crimes. Très souvent, ces groupes, voire individus ne revendiquent pas leurs actes, parce qu'ils estiment que le choix des cibles, dans l'immense majorité, des immigrés, des Juifs ou des militants de gauche parlent d'elles même, et que l'acte en lui même suffit à générer l'effet recherché, à savoir la terreur dans le groupe social visé.

Dans l'immense majorité des cas, également, le laps de temps entre la constitution du groupe et le passage à l'acte violent est très court, moins d'un an. Ce dernier élément suppose donc d'une part un conditionnement préalable très fort des individus concernés et correspond effectivement à l'ambiance des mouvances néo-nazies dans laquelle des jeunes gens vont se socialiser: l'univers  néo-nazi actuel offre en effet tout le panel d'une culture de mort et d'apologie de la terreur apte à radicaliser extrêmement rapidement les nouveaux adeptes. On notera également qu'un passage à l'acte aussi rapide après la constitution d'un groupe destiné à commettre des actes très violents suppose aussi l'accès à des connaissances et à des moyens matériels pour pouvoir agir. Si les groupes sont de petite taille, voire même parfois composés d'un seul individu, cela ne signifie donc nullement qu'ils correspondent au mythe des Loups Solitaires propagés par les médias: en effet, se procurer des armes et l'ensemble de la logistique permettant d'agir implique des inter-actions avec un milieu beaucoup plus large. 

Malheureusement, en France, pour le moment, l'analyse sociale, médiatique, scientifique, politique reste bien en deçà de ce qui pourrait permettre de comprendre et de combattre un phénomène dont tout montre, pourtant, qu'il est en plein développement. A commencer par l'explosion des actions de " basse intensité" commises par de très jeunes gens, notamment ce qu'on peut appeler les opérations "croix gammées": il ne se passe pas un mois, sans que dans les journaux locaux soient relatées la découverte dans de petites villes ou villages d'inscriptions néo-nazies recouvrant les murs . Ainsi, ce 15 mai, à Proyart, c'est le parvis de l’Église qui est maculé à la craie de croix gammées et de slogans xénophobes. Si les journaux sont prompts à se moquer de sigles souvent mal dessinés, de fautes d'orthographe dans les mots inscrits et si ces éléments indiquent souvent la très grande jeunesse des auteurs, cela rend la chose encore plus inquiétante. Ce "fait maison" maladroit des jeunes néo-nazis indique une volonté d'action autonome forte, malgré l'absence de moyens,  sans utiliser par exemple des affiches de groupes militants existants.

Cette volonté d'action s'exprime aussi dans les profanations de cimetières Juifs ou musulmans, le stade d'au dessus du passage à l'acte. Là aussi, le néo-nazi, généralement un peu plus âgé, se saisit finalement de ce qui est à sa portée immédiate pour exprimer concrètement sa haine, le stade suivant étant l'agression de personnes physiques. 

Si ces passages à l'acte peuvent paraître dérisoires et au fond très anecdotiques, des affaires comme celle de Ham montrent bien que leurs auteurs sont pourtant ceux qu'on va retrouver ensuite dans des groupes armés et prêts à passer à l'action: Jérémy Mourain, le principal animateur du White Wolf Klan a par exemple été condamné plusieurs fois pour des faits de ce genre.

Aussi, l'hypothèse selon laquelle ces actes seraient aussi des rituels de passage, des épreuves initiatiques permettant de "gagner la confiance" des militants plus vieux et plus expérimentés, ceux qui ont des armes, des réseaux et des potentiels matériels plus vastes, mériterait-elle d'être creusée. 

Malheureusement, dans le cas du néo-nazisme, il n'existe pas d'espaces d'études et de combat contre la radicalisation: pas de numéro à appeler si l'on trouve des portraits de Hitler sur le téléphone de son fils de 14 ans, pas d'étude des signes inquiétants chez l'adolescent, pas de structures de "déradicalisation". 

En réalité face aux jeunes militants néo-nazis, l'intervention étatique se divise en deux catégories , généralement selon la classe sociale de l'intéressé: les jeunes issus des classes populaires se faisant attraper suite à un acte violent passent en comparution immédiate et prennent des peines modérées mais incluant souvent quand même un passage par la case prison. Cela a été le cas par exemple, pour les jeunes gens qui ont tenté d'incendier récemment une mosquée à Mâcon. Quant à ceux qui sont issus de classes favorisées ou élèves de prestigieuses écoles militaires, la justice les  oriente généralement vers des procédures longues, pendant lesquelles les avocats de la défense auront largement le temps de créer les conditions d'un acquittement ou d'une peine symbolique. C'est par exemple, le cas des cadets  du lycée de l'Armée de l'air qui avaient aussi projeté un attentat contre une mosquée.

Le néo-nazisme violent dérange  : c'est un phénomène qui ne correspond pas au discours dominant sur ce que sont les tares de nos sociétés. Les discours violents contre l'immigration ou les musulmans, le repli nationaliste exacerbé sont tenues par des forces désormais intégrées au jeu politique et en pleine expansion, et s'intéresser au phénomène néo-nazi, c'est aussi regarder en face une des traductions concrètes de ces discours banalisés. 

Mais ce qu'on ne regarde pas continue à exister et à se développer.

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Mélenchon met une nouvelle fois l'antiracisme en difficulté en félicitant Florian Philippot

Face au conflit à l'intérieur du FN (qui ne change rien aux positions de fond), on est confronté à des réactions parfois catastrophiques. 
Celle de Jean-Luc Mélenchon le 12 mai 2015 sur France 2 est particulièrement choquante. Il félicite par 2 fois Florian Philippot "de nous avoir débarrassés" du "vieux fasciste". Ainsi, si les mots ont un sens, Philippot et donc Marine Le Pen ne seraient pas quant à eux des fascistes, alors qu'ils construisent leur parti sur l'exclusion d'une partie de la société et viennent encore de voler au secours de Robert Ménard à Béziers. De plus, Mélenchon poursuit en reprochant à Philippot de lui "voler" une partie de son propre programme. La confusion est ainsi à son comble et laisse accroire que le prétendu "nouveau FN" copie le programme d'une partie de la gauche, alors qu' en réalité il développe la démagogie à prétention "sociale" caractéristique des partis fascistes.

Voici la transcription de l'échange :

L'interviewer : qu'est-ce que vous pensez, Jean-Luc Mélenchon, de la formation politique que J.-M. Le Pen veut lancer ? Il dit que ce ne serait pas un parti concurrent du FN.

JLM : c'est-à-dire que premièrement je m'en moque et deuxièmement je félicite monsieur Florian Philippot de nous avoir débarrassé de ce vieux fasciste parce que nous on n'y était pas arrivé mais lui il y est arrivé. Donc félicitation à monsieur Florian Philippot, qui pour le reste est lui-même quelqu'un d'assez habile mais dont finalement le bobard finira par éclater. Parce qu'il suffit pas de pomper mes discours, de voler dans le programme « L'Humain d'abord » pour finir par passer pour quelqu'un d'honnête politiquement.

Ce qu'il faut relever, c'est d'abord cette phrase hallucinante sur les félicitations à Philippot, et le fait que le seul reproche qui soit fait à celui-ci soit d'avoir "volé" des morceaux de programme du Front de Gauche et donc d'être un "escroc". 
Et il est bien évident que l'accusation concernant des points de programmes volés par le FN sous-entend forcément que certains points du programme du FN sont bons, et communs avec le Parti de Gauche. Des propos parfaitement clairs, qui réaffirment une ligne assez classique d'ailleurs chez Mélenchon, son "bon " nationalisme concurrent du "mauvais " nationalisme du FN. 

Au passage, Mélenchon diffuse l'idée que le FN sans Jean Marie Le Pen, c'est mieux qu'avant, et que c'est un vrai changement, parce que les "félicitations" signifient  qu'un acte positif s'est produit. C'est une analyse à la fois fausse et dangereuse, et il est parfaitement normal de regretter ici que le temps de parole accordé à un homme politique censé représenter un certain progressisme soit utilisé pour dire des choses aussi contre-productives.
 D'autant que Mélenchon est coutumier de ce genre de sorties mettant en difficulté l'antiracisme: on rappellera entre autres qu'il n'avait pas trouvé mieux que s'insurger contre l'éviction de Eric  Zemmour d'i-Télé au nom de la liberté d'expression après les propos de ce derniers sur les musulmans, qu'il avait pourtant lui-même dénoncés. 

De fait quand Mélenchon fustige "les jeunes qui se déguisent en tenue d'afghan" ou accuse le CRIF de pousser à la guerre mondiale dans un de ses discours pro-Poutine, c'est lui qui chasse sur les terres du FN, pas l'inverse. C'est d'autant plus inquiétant au vu d'exemples précédents dans le pays. 

L'histoire française fourmille d'exemples de "gauchistes radicaux" qui, en l'absence d'un mouvement de classe à la hauteur de leur romantisme voient leurs valeurs et leur carrière glisser vers le chauvinisme  puis vers l'extrême-droite.

MEMORIAL 98

vendredi 15 mai 2015

Islamophobie, nationalité française : les "Républicains" annoncent la couleur

Dans l'énorme brèche ouverte par Sarkozy, qui mène campagne contre les musulmans et l'Islam, s'engouffrent les surenchères islamophobes les plus extrêmes. Ainsi en région PACA, là où sévit Christian Estrosi, un maire UMP propose carrément d'interdire le culte musulman

La réaction particulièrement perverse de Sarkozy montre la gravité de ce que prépare le chef de l'UMP. Voici son Tweet dont l'élément clé est le "même si" : " Je condamne cette proposition même si la laïcité c’est aussi fixer des limites. Droit et limites, cela va ensemble" A noter que Chardon, le maire UMP de Venelles, reprend ainsi les thèmes de Geert Wilders, dirigeant du parti xénophobe aux Pays-Bas et allié de Marine Le Pen , qui prétend fermer toutes les mosquées du pays.

Rappelons que la première convention des Républicains, nouveau nom prévu de l'UMP, est consacrée à l'"Islam".
De plus, Eric Ciotti secrétaire général adjoint, propose que la nationalité française repose sur le droit du sang (il faut des parents français pour être français);  le droit du sol actuel serait réservé uniquement aux ressortissants de l'Union Européenne. Le débat sur les questions de nationalité et de naturalisation est un vieux thème de la danse droite/extrême-droite.
 Déjà en 2010-2011, une partie de l'UMP voulait obtenir un retour aux lois Pasqua de 1993...

MEMORIAL 98

mercredi 13 mai 2015

Burundi: pour la démocratie et contre le risque de génocide.

Mise à jour du 2 janvier 2017

Le président burundais avait été un des premiers à applaudir la victoire de Donald Trump. Comme beaucoup d'autres tyrans, il estime que la prise de pouvoir de l'extrême-droite aux Etats Unis lui laissera les mains libres. 
En ce début 2017, l'assassinat d'un Ministre de son gouvernement, le 30 décembre est un nouveau prétexte pour accentuer la propagande génocidaire et la répression: de nombreux éléments extrêmement inquiétants confirment les risques de génocide.
Le président a ainsi mis en application une loi qui lui permettra d'écarter les ONG internationales du sol burundais. Désormais celles-ci sont soumises à une procédure d'autorisation préalable pour la poursuite de leurs activités. L'entrée en vigueur de cette mesure a été accompagnée de déclarations racistes et conspirationnistes sur les ONG qui n'emploieraient que des personnes désignées comme "Tutsi". 
Dans le même temps, alors que les mesures anti-sociales pleuvent sur la population, des syndicalistes du secteur de la production de thé ont été également arrêtés le 30 décembre alors qu'ils se rendaient à un congrès de leur organisation .
L'intensification d'une répression arbitraire contre tous les secteurs de la société civile, comme l'intensification de la haine raciste propagée au plus haut sommet de l'Etat, et l'indifférence de la communauté internationale peuvent créer le pire. 



MEMORIAL 98  
Mise à jour  du 18 novembre  2016
Cri d'alerte de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et de l'ONG burundaise ligue ITEKA après celui de l'ONU (voir ci-dessous).
 Les éléments recueillis confirment la radicalisation et les dérives extrêmement inquiétantes du régime: l’ethnicisation de la crise ; le recours à une propagande fondée sur une idéologie ethnique, qui assimile les opposants, les membres de la société civile, les journalistes, et les Tutsi à des ennemis du régime qu’il faut éliminer ; la poursuite des crimes de masse à huis clos ; l’utilisation d’unités d’élite et de milices pour réprimer les opposants ; la rupture de la coopération avec les Nations unies et le retrait du Burundi de la Cour pénale internationale (CPI). Le rapport détaillé se trouve ici. 
La conclusion est claire  « ... Les crimes du régime sont devenus systématiques et l’appareil d’État est au service de cette répression de masse. Des crimes contre l’humanité sont en cours et il existe un risque de génocide. En l’absence d’une justice burundaise indépendante, la Cour pénale internationale doit se saisir de la situation et enquêter sur les crimes et leurs responsables » 



Mise à jour du 20 septembre 2016

Nouvelle alerte au risque de génocide au Burundi.


L’ONU dénonce à nouveau, ce 20 septembre, les exactions commises par le gouvernement burundais .
Le dernier rapport d’une mission d’enquête des Nations unies a dévoilé « des violations graves des droits de l’homme (...) commises principalement par des agents de l’État et ceux qui sont liés à eux », mettant en garde contre de possibles « crimes contre l’humanité » et un « grand danger de génocide ». « Ces violations graves sont systématiques et constantes, et l’impunité est omniprésente », déplore le rapport.
Le Burundi vit une grave crise émaillée de violences et de nombreux cas de torture depuis que, contrairement aux dispositions constitutionnelles qui limitent à deux mandats, le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat, avant d’être réélu en juillet de la même année dans des conditions plus que douteuses.
Le rapport des enquêteurs de l’ONU, qui sont mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, porte sur les violations et les abus des droits de l’homme commis du 15 avril 2015 au 30 juin 2016.
Les enquêteurs indiquent ne pas pouvoir exclure que certaines de ces violations graves constituent des crimes contre l’humanité, et demandent des procédures judiciaires internationales indépendantes pour traduire les auteurs présumés en justice.
Le risque de génocide mentionné dans ce rapport fait référence à l'orientation de la répression étatique qui cible particulièrement les Tutsi (voir ci-dessous)

Memorial 98


Mise à jour du 8 mai 2016:

Un nazi auprès du président du Burundi: inquiétude.

Alors que les crimes à composante anti-Tutsi se multiplient dans ce pays limitrophe du Rwanda, on apprend qu'un vétéran néo-nazi belge, Luc Michel, est nommé conseiller du président élu frauduleusement Pierre Nkurunziza.
Michel a trempé dans bon nombre de groupes fascistes, dont la tristement célèbre FANE, ouvertement nazie.

Auparavant impliqué avec le régime Khadafi, il a collaboré avec d'autres de son acabit à la supervision pour le compte de Poutine des "élections" de novembre 2014 dans les "républiques" séparatistes de Donetsk et de Louhansk en Ukraine.

Son arrivée au Burundi signifie un durcissement du régime, déjà impliqué dans de nombreux assassinats, comme Memorial 98 l'avait indiqué ci-dessous.

Une intervention de l'ONU et de l'Union africaine deviennent urgentes, avant que réapparaissent les massacres et le spectre d'un génocide qui s’ajouterait à celui commis au Rwanda en 1994.

Memorial 98

Alors que la situation est extrêmement tendue au Burundi, après des manifestations violemment réprimées et un "coup d’État", nous voulons alerter sur les graves risques qui règnent sur ce pays et sur le Rwanda.


Le Burundi, pays d'Afrique de la région des Grands Lacs, voisin donc du Rwanda, a prévu le 26 mai des élections législatives et locales, suivies le 26 juin par une élection présidentielle. Le président actuel, Pierre Nkurunziza , déjà élu en 2005 et 2010, a été désigné candidat à la présidentielle par son parti, le Cndd-FDD. Les opposants jugent, à juste titre, qu'un troisième mandat est contraire à la Constitution du pays qui prévoit un maximum de 2 mandats. On retrouve ici la protestation démocratique qui a lieu dans plusieurs pays d'Afrique sub-sahrienne contre le "3e mandat", comme récemment au Burkina-Faso avec le renversement de Blaise Compraoré.

Mais il y a une dimension particulière et lourde de dangers au Burundi. La candidature de  Nkurunziza est en effet contraire aux accords d'Arusha (Tanzanie) de 2000, qui avaient permis de clore la guerre civile burundaise, dans un contexte régional marqué par le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.

Cet accord avait ramené la paix au Burundi en consacrant un partage du pouvoir entre Hutus et Tutsi après une guerre civile qui se prolongeait. En particulier, la population Tutsi se voyait attribuer certaines garanties démocratiques. Elle n'ont pas été respectées par le pouvoir en place, celui du parti présidentiel en cause.  
La répression de l'opposition burundaiseburundi
Un manifestant arrêté à Bujumbura, capitale du Burundi
Depuis des années, et de plus en plus, ce gouvernement  harcèle ses opposants. En première ligne de cette répression: la société civile, principal contre-pouvoir depuis les élections de 2010 boycottées par l'opposition. Les figures de cette société civile, en pointe dans la campagne anti-troisième mandat présidentiel, craignent pour leur vie. Plusieurs font l'objet de procédures judiciaires abusives. Certaines font l'objet de mandats d'arrêt depuis le début des manifestations.

Les médias, qui relaient largement les critiques de la société civile, sont aussi dans le collimateur des autorités. La principale radio du pays a été fermée peu après le début des manifestations. Les émetteurs des deux autres radios indépendantes ont été coupés en province.
La police burundaise est accusée de dizaines d'exécutions " extra-judiciaires", notamment d'opposants politiques. Elle est également accusée de travailler main dans la main avec les jeunes du parti au pouvoir, les "Imbonerakure", qualifiés de "milices" par l'ONU et que la population accuse de se livrer à des campagnes d'intimidation contre les opposants à Pierre Nkurunziza, à l'approche des élections.
Le gouvernement nie ces accusations, reprochant en retour à la société civile et aux médias privés de sortir de leur rôle et de violer la loi. Il qualifie les manifestants de "terroristes" et a promis de les traiter comme tels.

Les autorités burundaises actuelles ont sommé samedi 9 mai les manifestants de cesser « immédiatement » et « sans condition » leur mouvement et demandé aux forces de sécurité de « déblayer » toutes les barricades sous 48 heures. Lundi 11, les manifestations se sont cependant poursuivies dans les quartiers populaires de la capitale Bujumbura.

La crise s’aggrave donc au Burundi et les instances internationales sont amenées à prendre position. L’Union africaine a estimé que les conditions n’étaient pas propices à de nouvelles élections tandis que la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH)  a publié un rapport très alarmiste, dénonçant le durcissement du pouvoir en place  qui n’hésite pas à ouvrir le feu sur les manifestants et à assimiler les opposants à des « terroristes ».

Plusieurs reportages de journalistes et témoignages d'anciens proches du pouvoir ont livré des informations inquiétantes sur la stratégie déployée par le parti Cndd-Fdd pour demeurer au pouvoir. 
 Selon eux, les miliciens Imbonerakure,  auraient été dotés d’armes et auraient établi leur jonction avec des groupes d’Interhahamwe, issus des génocidaires Hutu du Rwanda  aujourd’hui appelés FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) qui seraient venus du Congo voisin.
Ces informateurs auraient révélé l’existence et l’emplacement de caches d’armes, expliqué comment fusils et munitions allaient être distribués, sur quelles bases des listes d’opposants allaient être établies. ,
Par ailleurs, alors que des images ont montré que le président Nkurunziza se trouvait dans le nord du pays, où on le voit chanter et danser avec des militants de son parti, la traduction du bref discours tenu à cette occasion est plus qu'alarmante . S’adressant aux jeunes miliciens dits  Imbonerakure, le chef de l’État aurait déclaré : « … le moment fatidique est arrivé. Vous avez entendu hier ce qui a été dit par les antagonistes qui ont déclaré qu’ils allaient nous imiter en envahissant les rues. On doit donc sortir les houes que nous vous avons données, je suis sûr que vous vous êtes organisés en conséquence"

 Ces témoignages tendraient à démontrer que le pire demeure possible au Burundi. Cette crainte d’un nouveau génocide, ou de massacres à grande échelle ne peut laisser indifférents les pays voisins, dont le Rwanda au premier chef, ni la "communauté internationale" placée devant ses responsabilités. Surtout la solidarité internationale doit contraindre les gouvernements, l'ONU et l'Union Africaine à ne pas laisser se commettre de nouveaux massacres, voire un nouveau génocide contre les Tutsi, assimilés à l'opposition et à la société civile. En France et en Belgique, dont les autorités de l'époque portent une si lourde responsabilité dans le génocide de 1994, l'enjeu est particulièrement important.

Memorial 98