samedi 29 novembre 2014

Exhibit B, illustration de ce que n'est pas l'antiracisme

Recréer des zoos humains en prétendant que c'est un moyen de lutter contre le racisme ?
Sera-t-il également légitime d'exposer des enfants au travail pour dénoncer le travail des enfants ? Ou de montrer des femmes à la cuisine et des hommes dans le canapé pour lutter contre le sexisme ?

Des gens utilisent leur capital culturel pour faire un zoo humain, en expliquant que ce n'en est pas un, parce qu'ils ne sont pas n'importe qui, mais des artistes et des directeurs de théâtres connus. Il y a des spectateurs-voyeurs qui iront regarder ce zoo, en prétendant qu'ils le font pour "critiquer le regard raciste" porté par d'autres gens dans le passé... qui faisaient exactement la même chose qu'eux. 
Et il y a des gens, des organisations pour défendre tout cela en disant "parce que nous sommes des antiracistes et que nous apportons notre caution morale, alors ceci ne peut pas être raciste". Et à la fin, il y a concrètement une situation où le mot antiraciste est totalement dévoyé et incompréhensible.


Il est si simple de se présenter comme "transgressif", "iconoclaste" pour faire un truc raciste ou antisémite, et comme c'est suffisant pour être soutenu par des antiracistes. La ficelle est énorme, elle a été utilisée et ré-utilisée et à chaque fois, ça recommence. Et à chaque fois la situation s'inverse: c'est à dire que les gens qui dénoncent la supercherie se voient eux traités d'anti-universalistes, de communautaristes, et accusés d'exercer une "tyrannie des minorités". Ça l'a fait avec Dieudonné, ça le fait avec ce type. Et à chaque fois, b ça crée une désaffection envers l'antiracisme, parce que les gens se disent "si c'est pour être combattus par les gens censés nous défendre, c'est pas la peine".
Les protestations qui ont eu lieu devant le théâtre à Saint Denis montrent bien qu'on tient très peu compte de la blessure ressentie par les gens concernés, alors qu'on devrait comprendre aisément qu'un "zoo humain", même pour "de faux" reste un zoo humain.
  
On peut se demander comment un artiste peut avoir une idée pareille, mais pour aller encore plus loin, on peut surtout se demander comment des gens pourront se sentir antiracistes en allant voir une "œuvre" qui consiste en des salariées noirs payés au prix de la figuration occasionnelle, enfermés dans des cages, et nues pour certaines, un samedi après-midi entre un thé et une autre expo. Il y a là dedans un voyeurisme malsain, une espèce de jouissance bizarre du genre "je me mets dans la peau du bourreau et du raciste, mais grâce aux petites pancartes explicatives, j'ai ma conscience pour moi", qui met très mal à l'aise. 
Quels arguments auront ces antiracistes face d'éventuels militants du FN ou du Bloc Identitaire qui appelleraient à aller voir cette expo pour se marrer un peu ? Leur diront-ils qu'ils n'ont pas le droit, mais que les antiracistes avec l'étiquette peuvent quant à eux voir et apprécier ce spectacle ?
MEMORIAL 98
 

vendredi 28 novembre 2014

Académie de Poitiers : la stigmatisation des élèves musulmans, une simple "maladresse" ?

Dans une ambiance moins marquée par le racisme anti-musulmans, un document comme ce power point de l'académie de Poitiers concernant la lutte contre la "radicalisation" (islamiste) des élèves aurait au minimum entraîné la démission du recteur et des excuses de la Ministre.

Car le pas franchi dans la stigmatisation des élèves musulmans est énorme : le port de la barbe, le refus d'un tatouage, le fait de s'exprimer sur la situation politique en Palestine, en Irak ou en Syrie, jusqu'à la présence d'un "cal sur le front" seraient donc les marques de la Bête, les signes du terroristes qui se cacherait derrière le lycéen.
"Maladresse" répond la Ministre, devant ce qui est une discrimination , une de plus. Une réaction qui dit clairement à une partie des jeunes de ce pays qu'il n'est pas très grave de les montrer du doigt voire d'inciter à les dénoncer comme terroristes. 

Le recteur de l'académie de Poitiers se présente maintenant comme une victime, menace très clairement les personnes qui ont rendu ce document public, reconnaît à peine une "maladresse", et se demande à mots à peine couverts s'il ne va pas porter plainte contre celles et ceux qui parlent de racisme. Pour être aussi droit dans ses bottes, il faut être soutenu par sa hiérarchie

On est à chaque fois dans l'effet d'annonce: à chaque nouvel acte de Daech contre un ressortissant européen ou américain, le gouvernement se sent obligé de gesticuler dans tous les sens et met en route la machine d'Etat, enjoignant à tout le monde de faire quelque chose, même n'importe quoi. 
L'islamophobie est tellement répandue, que parmi les fonctionnaires d'Etat, beaucoup ne voient rien de très choquant là dedans: ça fait vingt ans qu'on nous répète que le foulard est un signe d'intégrisme, pourquoi pas la barbe ou l'absence de tatouages ? 
Tout ou presque est fondé sur l'apparence, en matière d'analyse française sur l'intégrisme musulman, et l'irrationnel est de mise dans ce domaine. 

On peut sans peine faire comprendre à propos des chrétiens qu'il peut y avoir piétisme et/ou prosélytisme sans qu'il y ait intégrisme politique et intégrisme politique sans terrorisme, mais pour l'islam , c'est impossible. Essayez juste d'expliquer que la majorité du courant salafiste est piétiste et pas terroriste ( parce que rejetant toute forme d'intervention politique) même s'il est bien intégriste, on vous regardera comme un fou, si on ne vous traite pas de soutien des djihadistes, alors que c'est tout le contraire : on ne combat bien que ce l'on connaît un minimum.

dimanche 23 novembre 2014

Suspecté à tort d'être un terroriste, un jeune Pakistanais forcé de quitter la Belgique avec sa famille

Cela devait arriver : c'est devenu tellement banal de diffuser des photos de pédophiles présumés ou de terroristes présumés, d'ailleurs, et une partie du public n'aime rien tant que la chasse à l'homme virtuelle. Qu'une association à vocation antiraciste se prête à cela témoigne bien du fait qu'aujourd'hui, beaucoup de choses sont à reconstruire dans ce domaine.

A Bruxelles, le 20 août, un jeune Pakistanais se baladait sur l'avenue Louise son matériel pour jouer au cricket.
Pensant à un potentiel djihadiste se promenant avec une arme, la police finit par lancer un avis de recherche le 15 novembre. Bien qu'il s'agisse d'une méprise, le jeune homme devra quitter le pays lui et sa famille.
L'employeur de son père a licencié ce dernier quand il a vu les articles de presse consacré à son fils.
La presse qui a relayé l'information initiale, la police fédérale et la Ligue Belge Contre l'Antisémitisme qui ont brandi l'accusation du "tueur antisémite" portent une responsabilité dans le drame qui s'abat sur cette famille.

Les réseaux sociaux et les blogs permettent une dilution de la responsabilité dans ces cas-là : on partage en une seconde n'importe quel hoax, n'importe quelle vidéo" marrante" d'une personne ridicule photographiée dans la rue, parce que c'est amusant. On relaie les photos de massacre ici ou là, sans se soucier de vérifier que la photo est bien celle de la situation et du pays qui est dénoncée. Parfois, ce sont les médias ou une association qui vont lancer la rumeur et la chasse, mais parfois aussi ce sont les internautes qui à force de partager une rumeur vont inciter les médias à la reprendre, pour ne pas être largués. 

Et puis, si la rumeur s'avère fausse, si la victime d'une campagne de dénonciation s'avère innocente, on se dit "après tout je ne suis pas le seul à avoir partagé, et puis je pensais que c'était vrai". On ne s'excuse pas, parce qu'après tout "on a été aussi un peu victimes de la rumeur, on s'est fait manipuler aussi". 
C'est devenu une attitude assez générale, cette déresponsabilisation, au moment du partage comme après.

samedi 22 novembre 2014

Calais : manifestation de réfugiés soudanais à la rue pour les droits des femmes

Leçon de démocratie et de solidarité donnée une nouvelle fois par les migrants de Calais : si nous étions à la rue, trouverions nous la force d'organiser une manifestation pour les droits des femmes, suite aux exactions commises au Soudan par l'armée de la dictature ?
Et bien les Soudanais de Calais l'ont fait ce 21 novembre, et on devrait se promettre tous et toutes d'y penser la prochaine fois qu'on hésitera à aller à une manifestation pour le respect des droits humains sous prétexte que "ça ne sert à rien" ou que " personne ne nous écoute".


https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/11/21/face-a-la-violence-les-exiles-reinventent-la-democratie/

vendredi 21 novembre 2014

Suppression des repas sans porc dans les cantines scolaires à Brignoles : la maire UMP pire que le FN...

Samedi 8 novembre, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant la mairie de Brignoles (83) pour protester contre la décision de la maire UMP de supprimer les repas de substitution sans porc et d'établir un tarif unique (à la place d'un tarif lié aux revenus et à la taille de la famille, sur la base du quotient familial) pour la cantine et les activités périscolaires.
Une pétition de 400 signatures devaient également être remise au préfet.

Ces décisions augmentent le coût du repas pour la moitié la plus pauvre des familles, jusqu'à près du double, et excluent de fait environ 300 enfants de la cantine. Sans compter les familles qui ne peuvent plus envoyer leurs enfants en centre aéré du fait de la hausse des tarifs. A la Toussaint, la fréquentation était de 50% inférieure à l'année précédente.

Une politique aux relents racistes, et particulièrement grave, car elle vise des enfants, qui apprennent ainsi l'exclusion et la discrimination.

Ajoutons que Brignoles se trouve dans un canton qui a élu un conseiller général du FN, Laurent Lopez. Il titre d'ailleurs sur son site, en date du 16 novembre, "la Gauche préfère le kebab au jambon".  


jeudi 20 novembre 2014

Condamnation d'un maire pour ses propos racistes envers les Roms

Avoir trouvé qu'il était dommage d'avoir appelé trop tôt les secours lors de l'incendie d'un camp rom n'a pas suffi à faire exclure le maire UMP de Roquebrune de son parti. Il a d'ailleurs été réélu sous cette étiquette dans sa commune du Var, ce qui atteste de l'ambiance dans des communes qui n'ont pas besoin d'un maire FN pour que le racisme y règne en maître.

Luc Jousse, maire de Roquebrune sur Argens dans le Var, a été condamné le 17 novembre 2014 à un an d'inégibilité et à 10 000 euros d'amendes, pour incitation à la haine raciale. Cette condamnation fait suite à ses propos en novembre 2013 après l'incendie d'un campement rom, propos enregistrés. «Je vous rappelle quand même que les gens du voyage, que dis-je, les Roms, m’ont mis neuf fois le feu. [...] Vous savez ce qu’ils font : ils piquent des câbles électriques et après ils le brûlent pour récupérer le cuivre et ils se sont mis à eux-mêmes le feu dans leurs propres caravanes ! Un gag ! Ce qui est presque dommage c’est qu’on ait appelé trop tôt les secours !»

L'élu avait été suspendu quelques semaines de l'UMP, mais dès début 2014, le parti, via son conseil national, prend la décision non seulement de ne pas l'exclure, mais de lui redonner l'investiture pour les municipales...

Outre sa condamnation pour cette affaire, le dénonciateur des turpitudes supposées des Roms a par ailleurs également été sanctionné par la justice pour détournement de fonds. Monsieur avait acheté des voitures de courses avec l'argent de la mairie , et en faisait payer l'essence à la commune.

Une commune bien sympathique, que ce soit dans l'ambiance collective (un jeune homme de21 ans y a été tué il y a quelques mois d'un coup de couteau par son employeur, un restaurateur apparemment connu par sa violence et son penchant pour la boisson), ou dans la politique municipale (le manque de HLM coûte 350 000 euros d'amendes, ce qui n'empêche pas le maire de projeter de recruter plus de policiers municipaux)



mercredi 19 novembre 2014

Agression raciste en gare de Toulon : les contrôleurs appellent la police pour interpeler... la victime

Se faire traiter de "bamboula" dans les transports en commun, on ne va pas se raconter d'histoires, c'est relativement banal dans la France de 2014.
Mais désormais, ça ne s'arrête pas là, à Toulon en tout cas. Le 4 novembre, Birame 41 ans a été agressé par des passagers, jeté hors du train, et re-jeté encore quand il a essayé un autre wagon. Sous les yeux des contrôleurs SNCF, qui ont bien fini par appeler la police...pour que celle-ci interpelle Birame pour outrage. 
Celui-ci a également déposé plainte et a reçu 5 jours d'ITT pour une hémorragie à l'oeil.

Comme quoi on se plaint que les gens sont "individualistes", tous dans leur bulle smartphone dans les transports, mais non pas du tout, donnez leur une occasion d'être racistes ensemble, et l'esprit de groupe est bien présent.

Suite aux protestations publiées sur son compte facebook, la SNCF s'est sentie obligée de répondre: "Bonjour @tous, En effet, suite à une opération de contrôle en gare de Toulon survenue le 4 novembre dernier, deux plaintes contradictoires ont été déposées, l’une par le contrôleur et l’autre par le voyageur. Ces 2 plaintes vont faire l’objet d’une instruction judiciaire qui déterminera les faits. SNCF prendra ensuite en compte les conclusions du jugement.Linda, Equipe SNCF"...
On sent tout de même une légère gêne, et la volonté de lâcher le contrôleur si la mobilisation s'amplifiait trop....

dimanche 16 novembre 2014

Solidarité avec les migrants à Calais : des militantes visées par des attaques sexistes à répétition

La page facebook de Calais, Ouverture et humanité signale des posts sur Sauvons Calais, notamment ceux d'un certain P "tenant des propos diffamants et injurieux à l’égard de femmes dont le tort est d’apporter de l’aide aux migrants… (Voir photo publiée sur notre page, le 13 novembre dans l’album « Edifiant ! »). Dans une autre de ses publications, ce monsieur écrivait que si une femme qui soutient les migrants (en citant encore nos noms et prénoms) se faisait agresser sexuellement, ça le ferait «rigoler»."

A Calais, comme dans toutes les luttes de solidarités avec les migrantEs, les militantEs sont doublement la cible de la vindicte fasciste: en tant qu'antiracistEs et en tant que femmes.
Objet sexuel, objet économique, objet identitaire et patriotique, propriété passive du mâle dominant, dans l'imaginaire fasciste la femme doit appartenir ou périr comme traître ultime.
De Soral au Bloc Identitaire, l'obsession viriliste, la dénonciation de la femelle qui se livre à l'étranger ou au Juif est une constante.
 

On aurait tort de considérer ce qui se passe à Calais comme le fait de quelques nazillons sans représentativité: les fantasmes de viol et de meurtre des "salopes" qui couchent avec l'Ennemi sont un des motifs récurrents des discussions entre frontistes ou soraliens sur le net, et l'impunité dont ces discours bénéficient ne peut qu'aboutir à la dénonciation nominative de certaines d'entre elles, mais aussi au passage à l'acte.

Respect aux femmes en lutte qui leur font face.

La semaine contre le racisme devient la semaine pour l'intégration, ou quand un parti xénophobe suisse change les mots...et le sens.

Depuis 2013, Oskar Freysinger est élu au Conseil d'État du Canton du Valais, en Suisse. Il y dirige le Département de la formation et de la sécurité. Il est membre de l'UDC, un parti xénophobe qui s'est illustré ces dernières années par des initiatives populaires acceptées comme celles contre la construction de minarets ou pour le renvoi des étrangers criminels.

Changer les mots, travestir le réel, détruire les droits : l'UDC a décidé qu'il n'y aurait plus de semaine contre le racisme. Ce sera une semaine pour "l'intégration".
Les victimes de l'oppression deviennent des coupables qui s'excluent eux même du corps social. Elle n'ont pas de problème, elles sont le problème et c'est à elles de s'"intégrer". Freysinger prend bien soin d'ailleurs de parler d'"immigrés" selon une division du monde racialiste: il y a les Suisses "de souche" et les "étrangers", cette dernière catégorie incluant pour le leader d'extrême-droite l'ensemble des personnes issues de l'immigration, qu'elles soient ou non nées en Suisse, ou nées de parents nés en Suisse.

Pour le reste, et afin de détailler ce que Freysinger met derrière le mot "intégration", on se réfèrera au site islamophobe et raciste Riposte Laïque, dont les tenanciers sont les invités du prochain congrès local de l'UDC.

samedi 15 novembre 2014

Se souvenir ensemble pour lutter, contre tous les racismes et tous les négationnismes : commémoration à Paris du 76eme anniversaire de la Nuit de Cristal

Photo de Butch Stein.Memorial 98 appelait cette année à une commémoration à Paris de la Nuit de Cristal. D'autres commémorations ont eu lieu, à Reims, dans le pays Basque, mais également dans d'autres pays, comme les Pays Bas. 
Ce dimanche 9 novembre, quelques bougies, quelques fleurs, quelques mots, pour dire qu’on n’oublie pas cette nuit de sang du 9 novembre 1938 où les nazis ont donné libre cours à la violence antisémite , incendiant les synagogues, tuant hommes, femmes et enfants, dans ce qui n’était que le début d’un génocide.Photo de Butch Stein.
Plusieurs dizaines de personnes, devant le gymnase Japy où sous Vichy des gendarmes et des policiers français gardaient des hommes, des femmes et des enfants, qui ont été ensuite exterminés à Auschwitz.

Quelques bougies, quelques fleurs, quelques mots pour refuser ensemble tous les racismes, tous les négationnismes, tous les fascismes et partager nos mémoires, qui ne ne s'affrontent pas mais au contraire se renforcent .
UniEs contre l'antisémisme et l'islamophobie, contre l'homophobie et contre tous les racismes.

Les vidéos de la plupart des interventions sont en ligne sur le site Memorial98
Photo de Butch Stein.
Photo de Butch Stein.Photo de Butch Stein.
 
 


vendredi 14 novembre 2014

Dans les rues de Paris comme sur les murs de pompes funèbres musulmane à Orléans : face à un symbole universel de la haine, unissons tous les antiracismes


Voici deux photos prises à Orléans, fin octobre, dans une entrepris de pompes funèbres musulmane

Il y en aura toujours pour opposer lutte contre l'antisémitisme et lutte contre l'islamophobie. Il y en aura toujours pour comparer, diviser, semer la haine et la discorde entre les victimes. Il y en aura toujours pour dire que la meilleure protection est encore de se replier sur soi, et son identité, que l'antiracisme universaliste a échoué.

Mais les antiracistes universalistes savent encore voir l'évidence: celle de la croix gammée peinte sur cette entreprise de pompes funèbres musulmanes dévastée fin octobre à Orléans, cette croix gammée qui a aussi souillé le boulevard Raspail avec d'autres inscriptions néo-nazies la nuit anniversaire de la Nuit de Cristal.

Face à cet ennemi commun qui n'hésite plus à arborer le néo-nazisme comme étendard, qui peut se payer le luxe de la division ?

mardi 11 novembre 2014

La préférence nationale imposée par des voisins fascistes, opposés à l'installation d'une famille rom

C'est une histoire où il y a de la solidarité et du racisme. Une histoire qui pour le moment finit mal.

Elle se passe à Roubaix. Après l'expulsion par la mairie PS d'un camp de Roms, un médecin, le docteur Lamarre, décide d'héberger des familles dans les locaux de son ancien cabinet médical.Mais suite à des contrôles, les conditions de logement sont déclarées insalubres.  Une situation qui se rapproche de celle de ce prêtre de Saint Etienne, jugé (et relaxé en première instance) pour avoir hébergé des sans papiers dans des locaux de sa paroisse.
Certaines familles partent, celles qui restent finissent par être relogées. Sauf que le racisme et la violence ont empêché une famille de s'installer dans la maison pour laquelle elle avait signé un bail avec un bailleur social.

Résumons : l'organisme mandaté par l'Etat s'est trouvé confronté à des individus menaçants qui ont proféré des propos racistes et annoncé qu'ils allaient mettre le feu au logement.

Réaction logique et légale ? Dépôt de plainte immédiat contre les individus non seulement pour la famille, mais aussi pour les agents chargés d'une mission de service public et par le propriétaire.

Réaction dans la France de 2014: l'organisme mandaté par l'Etat refuse le logement à la famille et obéit aux individus violents et racistes.

Ce n'est pourtant pas la première famille rom à avoir reçu des menaces lors de son installation dans un vrai logement à Douai, comme le révèle un article sur le relogement des expulsés des campements dans le Nord.

La préférence nationale imposée par des fascistes et validée par la République...

lundi 10 novembre 2014

Rendu du procès de militants fascistes pour une violente agression à Lyon

Le journal Libération se fait l'écho du jugement de 8 militants fascistes dans la violente agression d'un couple à Lyon le 15 janvier 2011. 
Les agresseurs étaient notamment armés de battes de baseball, et y sont allés de tellement bon coeur contre le couple qui sortait d'un concert, que la batte s'est fendue. Malgré un traumatisme crânien, une hémorragie cérébrale et 60 jours d'ITT pour la jeune fille, et des crises d'épilepsie et des difficultés à marcher pour le jeune homme, les skinheads échappent aux assises...

Les condamnations vont de 5 ans fermes pour les principaux prévenus à des peines de sursis pour n'avoir rien fait lors de l'agression.

On notera la présentation, de l'AFP, reprise par Libération, qui renvoie dos à dos ce qu'elle appelle " bandes d'ultra-droite" et "bande d'ultra-gauche", allant ensuite jusqu'à évoquer la version des ratonneurs qui expliquent être venus "venger" une prétendue agression à leur égard. 
Quant aux jeunes fascistes, peut-être l'accusation brandie par les deux plus lourdement condamnés (ainsi que les menaces) contre leurs camarades, accusés de les avoir balancés et chargés pour s'en sortir enseignera-t-elle à certains ce qu'il en est de "l'honneur" et de la "solidarité Blanche " que ces gens là mettent en avant. Une vaste fumisterie, solidaires pour tabasser et tuer, pas pour assumer, comme toujours.

L'article de Libération évoque en fin d'article la confirmation par la Cour d'Appel de la condamnation (à des peines de prison avec sursis) de militants fascistes nationalistes qui avaient agressé 4 militants des Jeunesses Communistes à Grenoble dans l'Isère en 2012.

samedi 8 novembre 2014

Villes Front National : l'absurdité du nationalisme et du racisme appliqués aux marchés

La mairie Front National de La Beaucaire a les forains dans le collimateur. La police municipale procède depuis deux semaines à des contrôles sur le marché et a dressé de nombreux procès verbaux. Cette multiplication de procès verbaux peut conduire à des interdictions temporaires. Il faut dire que le maire, Julien Sanchez, a le projet de transformer le marché en "marché provençal"...

L'absurdité dans tout ça, c'est que demain, quand les commerçants actuellement présents (dont une partie ne remettent que la sévérité et la fréquence des contrôles) seront virés parce que pas assez "provençaux", les marchands de santons, de savons à la lavande, et autres bondieuseries régionalistes ne vont pas se ramener pour autant. Parce que le commerçant va là où il vend.
Mais c'est bien dans le sens des conneries racistes qu'on n'entend pas qu'au FN: du genre imputer la fermeture des charcuteries ou des brasseries à 12 euros le plat à la présence de boucheries halal et de kebab et demander leur fermeture. Bah non, c'est juste que le saucisson artisanal tout le monde peut pas se le payer, on va à Carrefour. Et on mange des grecs parce que c'est moins cher qu'une blanquette.
Mais bon , quand les électeurs du FN crèveront la dalle dans des villes fantômes, peut-être qu'ils penseront avec leur estomac. 

Ces histoires de marché semblent être une constante du FN au pouvoir dans le sud-est de la France. 
Déjà au milieu des années 1990, quand Toulon était dirigée par le Front National Jean Marie Le Chevallier, à peu près la même chose avait été mise en place. A l'époque, la mairie avait modifié les modalités de paiement des emplacements, notamment pour le marché de l'après midi (vêtements, maquillage, accessoires...). De fait, la plupart des commerçants (dont un certain nombre d'Africains, peu nombreux à Toulon) n'avaient plus les moyens de payer. Le marché s'est réduit à presque plus rien... Là aussi, la mairie a mis en place un marché "provençal", minuscule, ridicule, avec du flutiau (provençal, faut-il le préciser), en boucle, en guise de fond sonore. 
Si le but était de faire disparaître le peu de vie, d'animation et de multiculturalisme de la ville, c'était tout à fait réussi.

jeudi 6 novembre 2014

La Rochelle, Amiens: Ultra violence homophobe au quotidien

"J'ai mon point de vue. Il y a des choses que je ne tolère pas, comme l'homosexualité".

Julien Poyac est droit dans ses bottes de néo-nazi. Soutenu moralement par les voix homophobes légitimées socialement, celle des réactionnaires et de l'extrême-droite qui depuis deux ans ont le même point de vue que lui.

Julien défend le sien avec ses poings et une matraque. Le samedi soir, il chasse. Et quand il trouve une proie , il reconnaît la frapper quand elle est tombée à terre puis la poursuivre quand elle se relève. C'est ce qu'il a fait à un homme après une nuit de traque à La Roche sur Noyon, et ce qui lui coutera deux ans ferme ce 20 octobre

Jeudi 30 octobre, à Amiens, Mohamed Ramdani , lui,  a pris six mois pour s'être jeté sur deux hommes, dans un bar tabac . Il avait le même point de vue que Julien Poyac.  «  Sales pédés. On va niquer vos mères. On va vous brûler  »., a-t-il dit aux victimes. Il a également le même âge que Julien, 21 ans.

Dans les deux cas, une jeunesse passée en partie dans l'ambiance de haine homophobe massive de ces derniers temps: où l'on tout entendu contre les minorités homosexuelles, lesbiennes et trans. Violeurs d'enfants, pervers sadiques, pédophiles, à la tête d'un complot contre nos chères têtes blondes. Des incitations à la haine et la violence sur les chaînes d'infos, sur le net, à l'Assemblée Nationale.

La montée des violences actuelles est logique et prévisible. Elle ne peut que s'amplifier si l'on ne fait pas taire les homophobes, si on leur concède le droit au débat sur l'inacceptable

mercredi 5 novembre 2014

Se souvenir des migrants morts à Calais, parce que l'indifférence tue notre humanité

Nous reprenons ici la liste des victimes à Calais de la fermeture des frontières, dressée par le site Passeurs d'hospitalité, un site qui recense au quotidien ce que vivent les migrants à Calais, ce qui se joue derrière les annonces ministérielles et les règlementations.
Alors que le Ministre de l'Intérieur annonce l'ouverture d'un centre d'hébergement de jour, mais surtout des renforts policiers pour démanteler les filières de passeurs et expulser les sans-papiers, le site Passeurs d'hospitalité explique que les policiers sont loin d'être en sous-effectifs. Les CRS affectés à Calais étaient 80 en 2012, ils sont aujourd'hui 350 et attendent une centaine d'agents en renfort !


Ils sont morts, ici, à Calais, depuis un an, parce qu'ils voulaient passer une frontière. Ce n'est pas pour préserver leur humanité qu'il faut se souvenir d'eux
C'est pour préserver la nôtre, qui s'effrite un peu chaque jour, usée par nos indifférences.

Robiel Habton, 24 ans, venu d’Érythrée, mort le 9 octobre 2013 en essayant d’entrer dans le port à la nage.

Yemani Gebrenegous Eokbo, venu d’Érythrée, mort dans la nuit du 9 au 10 décembre 2013 d’une maladie cardiaque chronique, alors qu’il ne réussissait pas à obtenir à Calais le traitement dont il avait besoin.

Un exilé, 17 ans, venu d’Iran, mort dans la nuit du 30 au 31 janvier 2014, fauché sur l’autoroute, le chauffeur ne s’est pas arrêté.

Un exilé, 30 ans, venu d’Iran, mort dans la nuit du 2 au 3 février 2014, tué d’un coup de fusil.

Un exilé, une vingtaine d’années, venu d’Albanie, mort le 9 mars d’un coup de couteau sur un parking d’autoroute au sud de Calais.

Mesfin Germa, venu d’Éthiopie, mort le 12 mars 2014 fauché par un véhicule sur l’autoroute, le chauffeur ne s’est pas arrêté.

Senay Berhay, venu d’Éthiopie, retrouvé mort dans le canal le 14 mars 2014, il avait disparu et ses amis le cherchaient depuis plusieurs jours.

Un exilé, venu d’Éthiopie, mort le 15 mars 2014 écrasé sous le chargement du camion qui l’emmenait dans la mauvaise direction.

Mengs Mehdane, 16 ans, venu d’Érythrée, mort le 5 mai 2014 en sautant du camion qui l’emmenait dans la mauvaise direction.

Youssef Haroun, 18 ans, venu du Soudan, mort le 23 mai 2014 en essayant de se glisser sous un autocar sur un parking.

Ahmed Abdallah, 16 ans, venu du Soudan, mort le 23 juillet sur le sol britannique en tombant du bus sous lequel il était caché.

Un exilé, venu du Soudan, mort le 26 septembre 2014 noyé dans le canal lors d’une bagarre.

Sara, 16 ans, venue d’Éthiopie, morte dans la nuit du 20 au 21 octobre 2014 fauchée par une voiture sur l’autoroute.

Un exilé, venu du Soudan, mort le 22 octobre 2014 en sautant d’un pont sur un camion.

Afom, 26 ans, venu d’Érythrée, mort le 25 octobre 2014 après neuf jours de coma, il avait été renversé par une voiture quand il revenait du commissariat de Coquelles après une arrestation.


mardi 4 novembre 2014

Lutte contre le terrorisme: l'extrême-droite épargnée une nouvelle fois

Christophe Lavigne présente les caractéristiques classiques du sympathisant actif de l'extrême-droite: militaire de carrière, le jeune homme n'était pas encarté au Bloc Identitaire mais fréquentait virtuellement tous les réseaux de la mouvance fasciste: sur son profil Facebook, on trouvait tout aussi bien Dominique Venner que Guillaume Faye, prédicateur de "la guerre totale entre l'Occident et l'islam".

Un arsenal idéologique amplement suffisant pour le décider à passer à l'acte: en août 2012, le jeune homme jette un engin incendiaire sur la mosquée de Libourne. Heureusement une caserne de pompiers se situe juste en face du bâtiment, et l'engin ne fait que peu de dégâts matériels. Mais évidemment, il place les croyants dans une situation d'anxiété devenue banale en France, puisque ce type d'actes y devient extrêmement fréquents.

Conforté par ce premier acte, et l'impunité qui en découle puisqu'il n'est pas identifié, Lavigne veut frapper plus fort, bien plus fort et prévoit de tirer sur la mosquée de Vénissieux, le lendemain de la fin du Ramadan. Ce sont des proches, qui le dénonceront, convaincus de sa volonté de réaliser son projet. Il sera arrêté la veille du jour prévu pour l'attentat. Chez lui, des munitions.

Seulement, Lavigne a un bon avocat: puisque Lavigne a été arrêté la veille de l'exécution de son projet, et que les munitions retrouvées peuvent être classées dans la catégorie 8 ( autorisées et souvent utilisées pour les armes de collection et historiques), toutes les charges tombent concernant l'attaque fomentée contre la mosquée de Vénissieux. Surtout d'emblée, Lavigne est considéré comme ayant agi seul, indépendamment de toute organisation. Tout ceci aurait évidemment été différent s'il avait été intégriste musulman et en contact régulier, virtuel ou réel avec d'autres membres de cette obédience. On se souvient ainsi qu'en 2012, un physicien du CERN qui avait échangé uniquement sur internet avec des membres d'un groupe salafiste avait été condamné à quatre ans de prison ferme, alors qu'aucun de ses mails n'évoquait un début de commencement de projet précis. Mais l'extrême-droite extra-parlementaire n'est pas logée à la même enseigne. Christophe Lavigne avait reconnu son projet d'attaque, il n'en bénéficiera pas moins d'un non-lieu total.

Reste l'attaque, réalisée , contre la mosquée de Libourne. Si celle-ci n'a pas brûlé, s'il n'y a pas eu de victimes, cela ne relève en rien des choix de Lavigne, même si celui-ci au procès évoquera un "acte manqué" et son "envie de se faire arrêter" , ainsi que la traditionnelle excuse des "déboires sentimentaux". Excuse relayée complaisamment par la presse qui semble trouver un peu logique quand même de noyer son chagrin en incendiant des lieux de culte musulmans.

Finalement Lavigne sera condamné à trois ans de prison, dont dix-huit avec sursis, il ne retournera donc pas en prison, ayant déjà effectué neuf mois de détention provisoire. Le montant des dommages et intérêts à verser à la mosquée de Libourne ? 2000 misérables euros.

A la sortie du procès, Monsieur Lavigne s'est dit "soulagé". On le comprend. On n'est évidemment pas obligé de souscrire au tout-prison comme seule réponse à la violence raciste et aux projets d'actes terroristes. Mais une nouvelle fois, on ne peut que constater l'indifférence totale du pouvoir politique et des médias au terrorisme d'extrême-droite. L'affaire Lavigne est restée cantonnée aux faits divers, à aucun moment, elle n'a fait l'objet d'un débat politique sur la dangerosité du milieu où il évoluait. A aucun moment, des voix ne se sont élevées contre les sites sur lesquels ce jeune homme a eu le cerveau formaté,alors que  de son propre aveu, il fomentait un attentat depuis ses quinze ans sur la base des théories fascistes: Lavigne espérait en effet que son acte contre la mosquée de Vénissieux susciterait des émeutes en banlieue, ce qui amènerait l'extrême-droite à progresser.

D'aucuns argueront qu'il n'y a pas eu mort d'homme. Pas cette fois. Mais ce sont 77 personnes qui ont payé de leur vie les incitations  de l'extrême-droite norvégienne sur le cerveau d'un autre jeune homme , Anders Breivik.

Vidéo de Dieudonné et son fils : ne participons pas à la déshumanisation, dénonçons sans partager la vidéo !

Dieudonné passe un cap. Pour lancer son compte sur Vine, le néo-nazi utilise son petit garçon dans une mise en scène négationniste de quelques secondes.
On se souviendra que l'an dernier Dieudonné avait beaucoup évoqué les menaces contre sa famille et ses enfants.
La menace c'est lui, qui vient de marquer à tout jamais la vie de ce gamin, qui plus tard, quel que soit son parcours et ses choix, aura pour toujours cette exhibition sordide et virale à assumer.
Les enfants ne sont pas la chose des parents. Ne faites pas comme Rue 89 et d'autres médias, ne partagez pas cette vidéo, ne participez pas à la deshumanisation que ce néo-nazi inflige même à son gamin.

Expliquer ce qu'il fait et l'analyser : ce n'est pas lui faire de la pub, c'est le combattre. Il faut juste prendre le temps de mettre des mots sur sa propagande vidéo, réfléchir systématiquement sur ce qu'il cherche à faire et à qui il s'adresse. Par exemple, il est évident que cette vidéo est faite en partie pour susciter des insultes contre le gamin en même temps que contre lui, et pour qu'on s'abaisse plus globalement à son niveau en se disant " c'est trop grave je partage la vidéo, il faut montrer ce qu'il fait"...en sacrifiant l'intérêt du gosse. Un des trucs de Dieudonné, c'est toujours de faire des discours qui ramènent à " nous sommes tous des salauds, personne ne peut me faire la morale, parce qu'il n'y a jamais eu d'autre morale que celle du plus fort". Le nihilisme fasciste bien recraché. 
Face à cela, il faut décrypter, et essayer de mettre les gens en garde contre le simple partage indigné de ses vidéos.

dimanche 2 novembre 2014

Une décision porteuse d'espoir et d'égalité pour les mères voilées interdites de sorties scolaires

Enfin l'espoir d'être traitées à égalité des autres parents pour les mamans voilées !


«Le principe, c'est que, dès lors que les mamans ne sont pas soumises à la neutralité religieuse (…), l'acceptation de leur présence aux sorties scolaires doit être la règle et le refus l'exception», a déclaré le 21 octobre dernier Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l'Education.  Alors que depuis 2012, une circulaire interdit aux parents portant des signes religieux ostensibles d'accompagner les sorties scolaires.

Si elle n'est pas contrecarrée jusque dans son propre camp, la décision de la Ministre de l'Education pourrait enfin apaiser les choses, rétablir la dignité des parents et des élèves. En effet, l'interdiction faite aux mères voilées d'accompagner leurs enfants en sortie a exclu une partie des femmes de la vie scolaire.

Cette exclusion, qui a supprimé de fait, des espaces d'interaction et de dialogue avec les enseignantEs ne peut que favoriser les mouvements réactionnaires ou fascistes qui cherchent à répandre peurs et rumeurs contre l'Education Nationale, et exploitent le sentiment légitime de rejet.

On souhaite donc que la Ministre puisse aller jusqu'au bout et ne pas être entravée, comme c'est malheureusement souvent le cas dès que quelqu'un dans ce gouvernement a une idée raisonnable et progressiste.
En effet, comme dans l'affaire du licenciement d'une salariée voilée à la crèche Baby Loup dans les Yvelines, on cherche à dénaturer la notion de laïcité. Cette notion s'applique à l'Etat et à ses institutions, et pose un cadre à leur personnel, qui se doit d'être neutre vis à vis du public, et ne pas pratiquer de discriminations. Il n'y a aucun sens à exiger la laïcité dans les entreprises privées (comme la crèche Baby loup) ou de la part d'individus comme les mères portant un foulard.

samedi 1 novembre 2014

Tags antisémites à répétition chez un particulier à Versailles

Cela date de presque un mois, et puis c'est juste quelques lignes, dans un journal local.

Juste l'enfer vécu par une dame qui a trouvé une étoile de David peinte sur sa maison et des feuilles A4 avec ces mêmes étoiles dans sa boite aux lettres. Et pas pour la première fois.
 
Juste banal, comme le sont devenues nos vies sous tension, dès lors qu'un nom, une couleur de peau, un pendentif ou un foulard peuvent nous faire reconnaître aux yeux de tous les autres. Les autres, dont on ne sait pas lequel parmi les voisins, les collègues, les passants, pourrait bien penser " Sale Juive," ou "Sale Noir" ou "Sale arabe", ajouter la mention qui conviendra.

Ils disent qu'on est parano. Parce qu'on a peur de la feuille A4 dans la boîte à lettres, quand on l'ouvre, alors qu'on ne la reçoit pas tous. Parce que le lâche qui a mis la feuille peut bien être n'importe quel voisin, collègue, passant, alors on est méfiants.
 
Pas parano, prudents, et en colère. Et solidaires, alors dénonçons ce qui ne sera jamais pour nous un fait divers.