dimanche 28 décembre 2014

Allemagne : les antifascistes mobilisés contre les manifestations islamophobes

Allemagne: une situation contrastée.

A Dresde les manifestations islamophobes sous l'égide de Pegida ("patriotes européens contre l'islam") s'étendent, mais environ 5000 personnes sont descendues dans la rue à l'appel du collectif "Dresde sans nazis".
A Munich 12000 personnes selon la police, ont manifesté contre Pegida avec pour mot d'ordre "les réfugiés sont les bienvenus". "Ici, des milliers de personnes se dressent ensemble contre le racisme et l'exclusion", a lancé le maire social-démocrate de la ville, Dieter Reiter.
Ailleurs, des contre-manifs ont rassemblé 2.500 personnes à Bonn (ouest), 2.000 à Kassel (centre) et 700 à Würzburg (sud). Dans ces villes, les déclinaisons locales de Pegida n'ont à chaque fois pas dépassé les 250 personnes.

Les initiatives locales en solidarité avec les réfugiés se multiplient: cours d'allemand gratuits, examens et soutien psychologique pour les enfants qui viennent de zones de guerre, formations spéciales pour les travailleurs sociaux afin de mieux appréhender les problématiques propres aux réfugiés...
Des étudiants berlinois ont créé un site (www.fluechtlinge-willkommen.de qui signifie bienvenue aux demandeurs d'asile) collectant, pour les réfugiés, des annonces de chambres libres dans des colocations. Ou encore cette journaliste, Birte Vogel, qui a créé un blog rassemblant les projets de
soutien aux réfugiés. Aide aux repas, achats de matériel dans des supermarchés: la Berlinoise Ulrike Meier met la main à la pâte dans un foyer qui héberge depuis début décembre une centaine de réfugiés dans le centre de la capitale allemande. "Accueillir des réfugiés est un défi énorme" mais "nous sommes ouverts et nous voulons aider", explique-t-elle à l'AFP.
Pegida est "un mouvement extrêmement populiste" qui reflète en un sens une partie de la société mais
certainement "pas ce qu'est l'Allemagne" dans sa totalité. 

 

samedi 27 décembre 2014

Paris 19e : tir contre un restaurant casher, 48h après un tir contre une synagogue

Ce n'est pas grand chose en soi. Un petit trou de 2 mm, dans la vitrine d'un restaurant casher, dans la nuit du 24 au 25 décembre 2014, après un autre dans la fenêtre de la synagogue non loin de là, deux jours auparavant. 
Est-ce un acte prémédité, une bêtise de gamin qu'on aurait peut-être à peine remarqué ailleurs ?
Est-ce que ça annonce d'autres attaques plus graves ? Comme ces harcèlements contre des mosquées qui commencent par l'envoi de tranches de jambon dans une enveloppe puis se terminent en dégradations graves ?

On n'en sait rien, on n'en sait plus jamais rien par les temps qui courent. Parfois on se reproche d'avoir sur interprété, souvent on se reproche de ne pas avoir été plus vigilant à la première alerte. Entre paranoïa et banalisation, il n'y a en réalité pas de juste milieu, parce que le racisme et l'antisémitisme rendent injuste et irrationnel le quotidien de millions de gens, à qui on ne peut reprocher de réagir trop vite dans une société qui ne réagit pas assez...

vendredi 26 décembre 2014

Suède : l'extrême-droite progresse électoralement, la terreur raciste s'installe dans la rue (attentat contre une mosquée le 25 décembre)

En septembre 2014, le parti des démocrates suédois a obtenu 13% aux élections, doublant leur score précédent de 5,7% il y a 4 ans, et se plaçant comme la 3ème force politique du pays.
Comme d'autres partis d'extrême-droite en Europe, le parti des démocrates de Suède, fondé en 1988, prétend s'être débarrassé de ses racistes et fascistes, des néo-nazis, des négationnistes et suprémacistes blancs...

Pourtant, on trouve toujours des membres postant des commentaires racistes sur les réseaux sociaux ou posant avec une swastika. 
Le Parti des démocrates suédois est ant-immigration, mais aussi antisémite. Le secrétaire du parti et porte parole du groupe parlementaire, Björn Söder, a déclaré que les personnes d'origine juive qui sont devenues suédoises ont abandonné leur identité juive. Il a également cité les Sami et les Kurdes. Pour lui, ce serait un problème s'il y avait en Suède trop de personnes appartenant à d'autres nations

La Suède a une politique d'asile autrement plus conséquente que la France : elle a par exemple accordé le droit de résidence à tous les Syriens fuyant la guerre (celle de Bachar Al Assad contre la population et les mouvements révolutionnaires, autant que celle, plus récente, des forces islamistes de Daesh). Mais elle a aussi peu a peu réduit ses politiques sociales : diminution de la progressivité de l'impôt, baisse des emplois publics, privatisation de la protection sociale, abandon de la politique du logement, ce qui a conduit à un accroissement des inégalités et à des phénomènes de ségrégation spatiale. 

C'est dans ce contexte que le 25 décembre 2014, une mosquée a été attaquée, faisant 5 blessés. Un engin incendiaire a été jeté de l'extérieur dans les locaux, ce qui a provoqué un incendie, dans cette mosquée située au rez de chaussée d'un immeuble d'habitation d'une ville située à une centaine de kilomètres de Stockholm.
L'extrême droite s'est installée au parlement, la terreur raciste s'installe dans la rue. Ceux qui ont attaqué cette mosquée l'ont fait pour blesser et tuer, car plusieurs dizaines de personnes s'y trouvaient au moment des faits.

lundi 22 décembre 2014

Zemmour viré d'i-télé pour ses propos sur la déportation des musulmans... et ses soutiens

A une question d’un journaliste italien lui demandant ce qu’il suggère de faire contre les musulmans, et posant la question : « déporter 5 millions de musulmans ? », Zemmour répond que l’Histoire est surprenante, et fait comprendre que ça peut arriver dans le futur.
Suite à la mobilisation contre Zemmour et à la prise de position dans ce sens des journalistes de la rédaction de I-Télé, la chaîne arrête enfin de fournir une tribune au haut-parleur de la violence raciste.

Marine Le Pen et Louis Aliot eux se placent aux côtés de Zemmour. Aliot appelle même au boycott de I-Télé: le rôle de Zemmour en haut-parleur du FN se confirme.
Zemmour peut compter sur d’autres soutiens : Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée et très proche de Copé-le-pain-au -chocolat, sympathise en réalité avec les thèses de Zemmour; il avait en son temps attaqué DSK alors candidat suposé à la présidentielle, en faisant référence aux « terroirs » dont DSK serait exclu, selon le modèle des attaques antisémites contre Léon Blum et Pierre Mendès-France.

D’autres protestations contre la fin de l'émission de Zemmour à I-Télé, viennent… de Jean-Luc Mélenchon et d'Alexis Corbière, chargé de la lutte contre l'extrême-droite au sein du Parti de Gauche. Ils trouvent que « virer Zemmour n’est pas une décision utile à la lutte contre ses idées. » 

A chaque fois que quelque chose est fait contre les fascistes en ce moment, il y a ce type de discours: on interdit Dieudonné d'un ou deux spectacles, c'est le renforcer. On dissout une ligue violente d'extrême-droite, c'est faire son jeu. On vire Zemmour, c'est aller dans son sens. Bref, on fait quoi, on leur donne le pouvoir maintenant pour être sûr de ne pas fâcher leurs admirateurs ? Dans ce pays, ne vivent pas QUE les électeurs fascistes, les fascistes et les commentateurs. Il y a également des millions de victimes de leurs discours ignobles, de leur haine et de leur mépris. A chaque fois qu'on dit " untel crache sur les arabes, mais il ne faut pas pour autant l'en empêcher ", à chaque fois qu'on dit " untel a souhaité que des Juifs finissent dans les chambres à gaz, mais interdire son spectacle est contre-productif", à chaque fois qu'on dit " untel appelle à la haine contre les homosexuels et les lesbiennes, mais ne le faisons pas taire", on dit aussi: ce que vivent les arabo-musulmans, les Juifs, les homos, les lesbiennes, c'est quantité négligeable, la souffrance qu'ils éprouvent face à ces propos est moins importante que la réaction des électeurs et des sympathisants fascistes. On dit en fait : "les semeurs de haine ont droit à des égards, leurs victimes doivent ne pas trop la ramener". Et c'est ainsi qu'on crée un climat de désespérance où les gens ne croient plus à la démocratie, à l'égalité, à la protection sociale, parce qu'ils ne sont plus protégés.
Pour recréer, l'espoir, il faut se battre pour les victimes, pas pour les bourreaux.


Jean Marie Le Pen n'est pas monté politiquement parce qu'il a été diabolisé. Le Front National a véritablement commencé son ascension quand Jean-Marie Le Pen a commencé à être accueilli sur les plateaux de télévision. De la même manière, le renouveau du FN coïncide très exactement avec le moment où les médias font de sa fille l'étoile montante des plateaux-télé. Il ne faut pas inverser les processus de l'histoire contemporaine, sinon, on se condamne à ne rien comprendre. Cette idée qu'il faudrait laisser parler les fascistes pour les contredire est absurde: leur rhétorique ne repose pas sur le débat rationnel et démocratique, mais sur les émotions, le court-circuitage du raisonnement, et ainsi de suite. On ne débat pas de la haine, on la combat et on refuse de débattre avec ses porteurs, car on n'a pas à reconnaître la légitimité même de leur intervention: ou alors, on invite également Faurisson face à des historiens, ou des défenseurs de l'existence des reptiliens face à des biologistes pendant qu'on y est...et ce faisant on traîne dans la boue les concepts même d'histoire et de science. Bref, il est choquant, insultant et pitoyable que des représentants de la gauche radicale utilisent leurs temps de parole médiatique pour défendre la liberté d'expression des fascistes...au lieu de le faire pour mettre en valeur les combats antiracistes. Il y a beaucoup de militants qui se battent au quotidien et ne passent jamais à la télé, alors vraiment, que des leaders politiques qui ont cette chance la galvaudent de cette manière, c'est extrêmement grave.

dimanche 21 décembre 2014

Les mobilisations poussent la maire de Paris à demander la régularisation de sans-papiers

La meilleure preuve que la lutte paie, loin du découragement et du sentiment d'impuissance : Anne Hidalgo n'est pas une "frondeuse", elle n'est pas à la gauche du PS, ni à la gauche de la gauche.

Si, aujourd'hui, elle demande à Cazeneuve une (petite) opération de régularisation, c'est parce qu'à Paris, les collectifs de sans-papiers et les personnes solidaires s'organisent et mettent la pression, sans se laisser intimider par le racisme ambiant, sans défaitisme. Cette initiative de sa part est également le résultat des mobilisations lycéennes pour leurs camarades. Et c'est un grand début, pas seulement pour les personnes concernées, mais parce que cela fait émerger une parole de gauche, une revendication de gauche, au milieu des revendications racistes et sécuritaires.

Au lieu de céder au découragement, et à l'amertume répétitive sur les "engagements non tenus", prenons en de la graine: les promesses n'engagent que ceux qui les font respecter, le changement, c'est maintenant, si on se mobilise pour que ce soit le cas. Et pas seulement pour la régularisation des sans-papiers, mais pour les droits que nous voulons gagner !

Des jeunes poursuivis pour violences sur des pompiers racistes relaxés

"C'est des sales bougnoules" disait devant témoin, un des pompiers volontaires qui décidaient spontanément de ratonner des gamins ayant jeté des boules de neige sur leur car.
Manque de chance pour les ratonneurs, de nombreux jeunes vinrent au secours des ados plaqués au sol et frappés, et mirent apparemment une bonne rouste aux pompiers racistes. Certes on ne fait pas justice soi-même, mais même la police eut ensuite du mal à calmer les pompiers.

Résultat : évidemment seuls des jeunes arrêtés au hasard étaient au tribunal, poursuivis pour violences volontaires. Mais si les pompiers n'ont subi aucune poursuite, les jeunes ont été relaxés par des juges, dont il convient de saluer la décision. 
En effet, habituellement ce genre d'histoire se conclut par la condamnation des agressés, accompagnée d'un discours médiatique sur la "violence aveugle des jeunes ", qui passe sous silence les actes de racisme. 

mardi 16 décembre 2014

En Suisse, des enseignants protestent contre la tenue d'un spectacle de Dieudonné dans une école

En Suisse, une décision du Tribunal Fédéral de 2010 avait jugé que le simple refus d'accéder à une demande de location de salle faite par Dieudonné privait celui-ci d'une liberté fondamentale.
Quatre ans plus tard, le politicien néo-nazi se sert de cette décision pour obtenir de se produire....dans l'enceinte d'une école.

Dans cette affaire , on saluera le courage des enseignantEs qui ont choisi de protester publiquement en leur nom: car aujourd'hui, ce sont bien les milliers de courriers menaçants, les insultes et les pressions contre les ennemis déclarés de Dieudonné qui constituent, objectivement une atteinte à la liberté d'expression des antiracistes.

lundi 15 décembre 2014

Mort d'Ali Ziri dans un commissariat : 2eme non-lieu, un déni de justice qui suscite la colère

Le mur du racisme d'Etat, invisible, mais flexible et résistant : dans les procédures normales, une décision de la Cour de Cassation entraîne la plupart du temps un alignement des juridictions de première et deuxième instance.
Pas quand il s'agit de faire reconnaître la responsabilité de l'Etat dans la mort d'un Algérien de 60 ans: Ali Ziri, pourtant, est décédé à Argenteuil, le 11 juin 2009, d'une asphyxie respiratoire à la suite de sa garde à vue, il avait sur le corps des hématomes de 17 cm pour certains.

La Cour de Cassation a estimé, décision rare, que toutes les investigations n'avaient pas été faites concernant les causes de sa mort. La Commission Nationale de Déontologie et de Sécurité a estimé que la police était en cause. Mais une deuxième chambre d'instruction rend de nouveau un non-lieu, alors même que le parquet général était pour la réouverture de l'enquête.

La famille d'Ali Ziri a décidé de se pourvoir en Cassation,  une nouvelle fois.

Exprimer et diffuser sa colère face à ce déni de justice, c'est montrer que nous n'oublions pas Ali Ziri. Mais c'est aussi préserver d'autres vies, car le combat des proches et des soutiens, exemplaires, ne peut porter socialement que s'il est relayé. C'est aussi l'indifférence face à ce qui se passe dans les commissariats qui crée le sentiment de toute-puissance de certains policiers, et les morts qui vont avec.

Tags antisémites sur la devanture d'un coiffeur de Perpignan

Un succédané tristement significatif de la bouillie conceptuelle qui emplit le cerveau des antisémites: l'Etat c'est les Juifs, je n'aime pas l'Etat, je vais donc m'en prendre à ....un coiffeur Juif.

Encore une fois, on aurait tort de croire que la traduction la plus brutale de l'antisémitisme politique relève de l'anecdote psychiatrique. 
En réalité on est en face d'une des dimensions majeures de ce phénomène: la destruction de toute critique raisonnée du monde dans lequel nous vivons, des rapports de force et de domination qui construisent le capitalisme, au profit d'une dynamique de domination supplémentaire, qui permettra de s'attaquer lâchement à des cibles sans défense en se voyant soit-même comme un courageux rebelle...

vendredi 12 décembre 2014

Néo-nazisme: ils projetaient d'incendier une synagogue

"Manouchian, grosse merde, on ne veut pas de ça à Marseille", c'est une des insanités proférées par une dizaine de personnes sur une vidéo de six minutes, filmant en détail l'attaque d'une stèle consacrée à l'un des combattants de la M.O.I, Missak Manouchian, immigré d'origine arménienne, communiste et résistant, assassiné par les nazis en février 1944.

Les militantEs présentEs sur cette vidéo sont des néo-nazis se revendiquant d'un "Mouvement populaire-Nouvelle Aurore", imitation française du groupe grec Aube Dorée. Ils disposent d'un site internet, mais aussi de pages Facebook nationales et locales, la principale recueillant 791 like.

Anecdotique, risible ? Début décembre, certains de leurs membres viennent d'être interpellés pour avoir évoqué sur Facebook des projets d'incendie contre la synagogue de la Grande-Motte. Ils s'étaient par ailleurs filmés récemment avec des treillis militaires et des armes.

Si certains néo-nazis sont trop bavards sur leurs projets précis, combien se taisent en fomentant un passage à l'acte ?Christophe Lavigne s'était bien gardé d'évoquer ses projets avant d'incendier une mosquée, et s'était confié seulement à ses proches concernant son projet d'attentat contre les fidèles de la mosquée de Vénissieux.

Les pages Facebook du Mouvement Populaire-Nouvelle Aurore sont toujours ouvertes. Les consulter permet de se faire une idée plutôt inquiétante de la mouvance néo-nazie et de son influence: on y trouve des commentaires extrêmement violents et menaçants contre les Juifs, les arabes, les musulmans ou les homosexuels, écrits par des personnes souvent très jeunes, et pas même conscientes des conséquences pour elles-même, puisque certaines d'entre elles écrivent sous leur vrai nom. Mais on y trouve aussi des militants beaucoup plus aguerris, membres de groupes beaucoup plus anciens, issus des Jeunesses Nationalistes ou de l'Oeuvre Française dissoutes il y a quelques temps.

Les jeunes nazis du MPNA participent d'ailleurs aux réunions du Parti de la France de l'ex-FN Karl Lang , mais également aux manifestations pro-OAS organisées par divers groupes officiels d'ex du soutien à l'Algérie Française, et relaient ces participations sur leur site. Réciproquement, Egalité et Réconciliation relaie obligeamment la nouvelle de leur projet d'attaque d'une synagogue. Loin d'évoluer en solitaire loin des structures officielles de l'extrême-droite radicale, ils en font partie...tout en étant priés, naturellement, de réserver leur prose la plus violente et leurs appels à l'action immédiate à des espaces d'expression prétendument autonomes. En cas de passage à l'acte, cette stratégie a toujours permis à l'extrême-droite de prétendre que les néo-nazis meurtriers étaient parfaitement extérieurs au mouvement , de "jeunes paumés" sans attaches.

En attendant , leur activisme est en pleine croissance, boosté par l'enthousiasme que suscitent les exemples grecs , mais aussi celui des hooligans néo-nazis allemands ou polonais. Et leur propagande entraîne des passages à l'acte de plus en plus nombreux, notamment en terme d'agressions physiques.

jeudi 11 décembre 2014

A Béziers, Ménard veut donner à une rue le nom d'un général putschiste opposé à l'indépendance algérienne

Robert Ménard, maire de Béziers, a l'intention de débaptiser la rue du 19 mars 1962 (date du cessez le feu lors de la guerre d'Algérie). Et de lui donner le nom d'un des participants au putsch des généraux, pour le maintien de l'Algérie française.

Ce participant au putsch des généraux n'est pas n'importe lequel. Il s'agit d'Hélie de Saint Marc, fait chevalier grand croix de la Légion d'Honneur par Nicolas Sarkozy. Saint Marc, malheureusement n'a pas été soutenu uniquement par l'extrême-droite pro-OAS, il a bénéficié de toute une opération visant à présenter son passé comme honorable, ce qui par la même occasion réhabilitait l'armée française et son rôle pendant la guerre d'Algérie, notamment concernant l'usage de la torture avalisé au niveau de l'Etat et pas seulement le fait de quelques initiatives individuelles. 
L'article de la LDH Toulon sur Hélie de Saint Marc  est long, mais on peut conseiller sa lecture à toutes celles et ceux qui veulent comprendre comment le refus de regarder l'histoire coloniale en face en France aboutit à ce que finalement des élus d'extrême-droite en viennent à pouvoir réhabiliter même le pire dans l'indifférence général. 

mercredi 10 décembre 2014

Une fédération de parents d'élèves visée par des proches des JRE

Le travail sur le terrain des JRE (Journées de retrait de l'Ecole, lancées notamment par Farida Belghoul) se poursuit, après la lutte contre les ABCD de l'égalité.
Pour en savoir plus sur ce qui se cache derrière le mouvement JRE et les structures autour (FAPEC, fédération des parents d'élèves courageux; les site "l'école à la maison), lire l'article de fond du site Memorial98.org : l'entreprise politique et commerciale des JRE

Exemple avec ce qui se passe dans le 94, où quelques parents membres de la FCPE ont été exclus après avoir utilisé l'association de parents d'élèves (et notamment la mailing list) pour faire leur propagande sur la "théorie du genre". 
Parmi les parents en question, une militante anti -IVG invitée sur Radio Courtoisie, et qui a définitivement retiré sa fille de l'école..

Exclus de l'association, ces parents ont porté plainte pour diffamation. La présidente de la FCPE 94 est la cible de menaces (messages d'insultes, diffusion de son nom sur le site "salon beige"...). Elle a été mise en examen par le juge d'instruction le 8 décembre 2014, pour "diffamation".

Voir le site de la FCPE du Val de Marne : http://www.fcpe94.ouvaton.org/
 


Beaucaire : le maire FN fait des ravages dans le social

L'extrême-droite au pouvoir : en huit mois à Beaucaire, 28 agents municipaux ont été changés de poste ou mis au placard. La majorité des précaires vacataires de la mairie ont été foutus dehors. Un ancien légionnaire a été recruté pour un poste consistant essentiellement à surveiller les employés. Le service info-jeunesse a fermé, le centre socio-culturel, le relais-jeunes ont fermé.
Les salariEs dans la terreur, la suppression des services publics , un des visages du FN.
Précision importante: Beaucaire était auparavant de droite depuis de très longues années, sa politique sociale était donc le minimum . C'est ce minimum que les fascistes ont détruit en huit mois.
De quoi démontrer une fois de plus le caractère oiseux et malhonnête des éternels éditoriaux médiatiques sur le "virage social " du FN, et sa "défense des catégories populaires"...


Voir à ce sujet l'article du site Memorial 98, Front National, un prétendu tournant social

jeudi 4 décembre 2014

Deuxième agression raciste en quelques jours au collège judéo-arabe de Jérusalem

Nouvelle agression contre le collège judéo-arabe de Jérusalem, après celle du 23 novembre. Ce sont cette fois plusieurs tags racistes et menaçants qui ont été retrouvés sur les murs du collège.

Photo de ‎עמותת יד ביד‎.
Devant cette escalade, les pouvoir publics sont contraints à réagir: le maire de Jérusalem Barkat et la ministre de la Justice Livni se sont rendus sur place et ont condamné l'agression.
Ce collège est géré par l'association "YadBeyad/Main dans la main" qui organise très régulièrement des manifestations judéo-arabes, notamment durant la guerre contre Gaza l'été dernier.

L'association a aussi participé à des débats en août dernier dans le cadre de la "Place de la Paix " à Tel-aviv. Il s'agit d'un lieu public de discussion et d'échanges judéo-arabe mis en place par la structure extraordinaire qui se nomme "Forum des familles endeuillées" et qui regroupe des familles israéliennes et palestiniennes, juives et arabes, dont un des enfants a été tué lors d'un attentat ou d'une opération militaire

mercredi 3 décembre 2014

Soutenons la campagne antiraciste hollandaise contre le "père fouettard" noir (Zwarte Piet)


Le 15 novembre dernier, 90 camarades néerlandais (vidéo ci-dessous) ont été violemment interpellés alors qu'ils venaient protester pacifiquement contre la procession raciste de Saint Nicolas, qui s'accompagne en Hollande de la mise en scène dégradante du Zwarte Piet, le "père fouettard" noir du folklore traditionnel hollandais, serviteur de Saint Nicolas.

Voir aussi l'article du site Memorial98.org : #StopZwartPiet : les stéréotypes racistes ne sont pas festifs

Parmi les participantEs à la campagne, les camarades de Doorbrak, dont les analyses antiracistes et contre l'antisémitisme sont bien connues. Ils sont assez peu soutenus dans cette campagne, car en Hollande, l'influence de Geert Wilders ( présent au Congrès du FN ) et de ses troupes est forte: même une partie de la gauche hésite à soutenir des initiatives qui s'attaquent à des traditions héritées de la période coloniale (Surinam, Indonésie, îles des Antilles), mais considérées comme faisant partie intégrante de la prétendue "identité néerlandaise".

Traductions de textes concernant la campagne antiraciste contre Zwarte Piet
sur le site Mondialisme.org

Merci de diffuser cette vidéo, et/ou d'écrire à l'ambassade des Pays Bas (par@minbuza.nl) pour dénoncer cette parade raciste et la répression contre les collectifs qui la combattent.

Quand la presse dénonce les "casseurs" dans la manifestation antifasciste plutôt que les agressions racistes, l'exemple du congrès du FN à Lyon

Parmi les nombreux articles de presse faisant un plat extraordinaire de quelques vitrines brisées lors de la manifestation contre le congrès du FN, le Huffington Post, qui n'hésite pas à reprendre des photos issues de comptes twitter de l'extrême-droite la plus violente. Hérisson Dissident, notamment, est le pseudo d'un des animateurs de la mouvance identitaire, de ceux qui appellent à toutes les actions choc de cette milice.
Une des banderoles de la manifestation contre le congrès du FN le 29 novembre 2014 à Lyon

Ce "détail" illustre de manière parfaite la subordination des médias à une certaine vision du Front National. Désormais la tenue d'un congrès de fascistes racistes et antisémites, dont les sympathisants multiplient partout en France les agressions, le harcèlement et les pressions contre leurs cibles est un évènement légitime et ordinaire, dont on commente à l'envi les brèves de couloir, tout en diffusant les discours de haine en direct. Quelques dégradations de biens sont désormais LE scandale que ces médias dénoncent, quand les violences racistes sont cantonnées le plus souvent à la rubrique "fait divers local". 

On peut évidemment ne pas partager les méthodes d'une partie des manifestant-E-s, mais la mort de Rémi Fraisse et la montée des violences policières dans un climat où la sempiternelle dénonciation des "casseurs" remplace toute solidarité notamment avec la jeunesse en lutte, amène naturellement à ce qu'une partie des gens se sente énervée, jusqu'au boutiste et isolée.
 
Mais même plus nombreux qu'avant, les complaisants vis à vis du FN n'en sont pas moins dangereux : la violence fasciste est la pire menace pour la démocratie, celle contre laquelle ceux qui ont encore un minimum de lucidité doivent sereinement faire front.

samedi 29 novembre 2014

Exhibit B, illustration de ce que n'est pas l'antiracisme

Recréer des zoos humains en prétendant que c'est un moyen de lutter contre le racisme ?
Sera-t-il également légitime d'exposer des enfants au travail pour dénoncer le travail des enfants ? Ou de montrer des femmes à la cuisine et des hommes dans le canapé pour lutter contre le sexisme ?

Des gens utilisent leur capital culturel pour faire un zoo humain, en expliquant que ce n'en est pas un, parce qu'ils ne sont pas n'importe qui, mais des artistes et des directeurs de théâtres connus. Il y a des spectateurs-voyeurs qui iront regarder ce zoo, en prétendant qu'ils le font pour "critiquer le regard raciste" porté par d'autres gens dans le passé... qui faisaient exactement la même chose qu'eux. 
Et il y a des gens, des organisations pour défendre tout cela en disant "parce que nous sommes des antiracistes et que nous apportons notre caution morale, alors ceci ne peut pas être raciste". Et à la fin, il y a concrètement une situation où le mot antiraciste est totalement dévoyé et incompréhensible.


Il est si simple de se présenter comme "transgressif", "iconoclaste" pour faire un truc raciste ou antisémite, et comme c'est suffisant pour être soutenu par des antiracistes. La ficelle est énorme, elle a été utilisée et ré-utilisée et à chaque fois, ça recommence. Et à chaque fois la situation s'inverse: c'est à dire que les gens qui dénoncent la supercherie se voient eux traités d'anti-universalistes, de communautaristes, et accusés d'exercer une "tyrannie des minorités". Ça l'a fait avec Dieudonné, ça le fait avec ce type. Et à chaque fois, b ça crée une désaffection envers l'antiracisme, parce que les gens se disent "si c'est pour être combattus par les gens censés nous défendre, c'est pas la peine".
Les protestations qui ont eu lieu devant le théâtre à Saint Denis montrent bien qu'on tient très peu compte de la blessure ressentie par les gens concernés, alors qu'on devrait comprendre aisément qu'un "zoo humain", même pour "de faux" reste un zoo humain.
  
On peut se demander comment un artiste peut avoir une idée pareille, mais pour aller encore plus loin, on peut surtout se demander comment des gens pourront se sentir antiracistes en allant voir une "œuvre" qui consiste en des salariées noirs payés au prix de la figuration occasionnelle, enfermés dans des cages, et nues pour certaines, un samedi après-midi entre un thé et une autre expo. Il y a là dedans un voyeurisme malsain, une espèce de jouissance bizarre du genre "je me mets dans la peau du bourreau et du raciste, mais grâce aux petites pancartes explicatives, j'ai ma conscience pour moi", qui met très mal à l'aise. 
Quels arguments auront ces antiracistes face d'éventuels militants du FN ou du Bloc Identitaire qui appelleraient à aller voir cette expo pour se marrer un peu ? Leur diront-ils qu'ils n'ont pas le droit, mais que les antiracistes avec l'étiquette peuvent quant à eux voir et apprécier ce spectacle ?
MEMORIAL 98
 

vendredi 28 novembre 2014

Académie de Poitiers : la stigmatisation des élèves musulmans, une simple "maladresse" ?

Dans une ambiance moins marquée par le racisme anti-musulmans, un document comme ce power point de l'académie de Poitiers concernant la lutte contre la "radicalisation" (islamiste) des élèves aurait au minimum entraîné la démission du recteur et des excuses de la Ministre.

Car le pas franchi dans la stigmatisation des élèves musulmans est énorme : le port de la barbe, le refus d'un tatouage, le fait de s'exprimer sur la situation politique en Palestine, en Irak ou en Syrie, jusqu'à la présence d'un "cal sur le front" seraient donc les marques de la Bête, les signes du terroristes qui se cacherait derrière le lycéen.
"Maladresse" répond la Ministre, devant ce qui est une discrimination , une de plus. Une réaction qui dit clairement à une partie des jeunes de ce pays qu'il n'est pas très grave de les montrer du doigt voire d'inciter à les dénoncer comme terroristes. 

Le recteur de l'académie de Poitiers se présente maintenant comme une victime, menace très clairement les personnes qui ont rendu ce document public, reconnaît à peine une "maladresse", et se demande à mots à peine couverts s'il ne va pas porter plainte contre celles et ceux qui parlent de racisme. Pour être aussi droit dans ses bottes, il faut être soutenu par sa hiérarchie

On est à chaque fois dans l'effet d'annonce: à chaque nouvel acte de Daech contre un ressortissant européen ou américain, le gouvernement se sent obligé de gesticuler dans tous les sens et met en route la machine d'Etat, enjoignant à tout le monde de faire quelque chose, même n'importe quoi. 
L'islamophobie est tellement répandue, que parmi les fonctionnaires d'Etat, beaucoup ne voient rien de très choquant là dedans: ça fait vingt ans qu'on nous répète que le foulard est un signe d'intégrisme, pourquoi pas la barbe ou l'absence de tatouages ? 
Tout ou presque est fondé sur l'apparence, en matière d'analyse française sur l'intégrisme musulman, et l'irrationnel est de mise dans ce domaine. 

On peut sans peine faire comprendre à propos des chrétiens qu'il peut y avoir piétisme et/ou prosélytisme sans qu'il y ait intégrisme politique et intégrisme politique sans terrorisme, mais pour l'islam , c'est impossible. Essayez juste d'expliquer que la majorité du courant salafiste est piétiste et pas terroriste ( parce que rejetant toute forme d'intervention politique) même s'il est bien intégriste, on vous regardera comme un fou, si on ne vous traite pas de soutien des djihadistes, alors que c'est tout le contraire : on ne combat bien que ce l'on connaît un minimum.

dimanche 23 novembre 2014

Suspecté à tort d'être un terroriste, un jeune Pakistanais forcé de quitter la Belgique avec sa famille

Cela devait arriver : c'est devenu tellement banal de diffuser des photos de pédophiles présumés ou de terroristes présumés, d'ailleurs, et une partie du public n'aime rien tant que la chasse à l'homme virtuelle. Qu'une association à vocation antiraciste se prête à cela témoigne bien du fait qu'aujourd'hui, beaucoup de choses sont à reconstruire dans ce domaine.

A Bruxelles, le 20 août, un jeune Pakistanais se baladait sur l'avenue Louise son matériel pour jouer au cricket.
Pensant à un potentiel djihadiste se promenant avec une arme, la police finit par lancer un avis de recherche le 15 novembre. Bien qu'il s'agisse d'une méprise, le jeune homme devra quitter le pays lui et sa famille.
L'employeur de son père a licencié ce dernier quand il a vu les articles de presse consacré à son fils.
La presse qui a relayé l'information initiale, la police fédérale et la Ligue Belge Contre l'Antisémitisme qui ont brandi l'accusation du "tueur antisémite" portent une responsabilité dans le drame qui s'abat sur cette famille.

Les réseaux sociaux et les blogs permettent une dilution de la responsabilité dans ces cas-là : on partage en une seconde n'importe quel hoax, n'importe quelle vidéo" marrante" d'une personne ridicule photographiée dans la rue, parce que c'est amusant. On relaie les photos de massacre ici ou là, sans se soucier de vérifier que la photo est bien celle de la situation et du pays qui est dénoncée. Parfois, ce sont les médias ou une association qui vont lancer la rumeur et la chasse, mais parfois aussi ce sont les internautes qui à force de partager une rumeur vont inciter les médias à la reprendre, pour ne pas être largués. 

Et puis, si la rumeur s'avère fausse, si la victime d'une campagne de dénonciation s'avère innocente, on se dit "après tout je ne suis pas le seul à avoir partagé, et puis je pensais que c'était vrai". On ne s'excuse pas, parce qu'après tout "on a été aussi un peu victimes de la rumeur, on s'est fait manipuler aussi". 
C'est devenu une attitude assez générale, cette déresponsabilisation, au moment du partage comme après.

samedi 22 novembre 2014

Calais : manifestation de réfugiés soudanais à la rue pour les droits des femmes

Leçon de démocratie et de solidarité donnée une nouvelle fois par les migrants de Calais : si nous étions à la rue, trouverions nous la force d'organiser une manifestation pour les droits des femmes, suite aux exactions commises au Soudan par l'armée de la dictature ?
Et bien les Soudanais de Calais l'ont fait ce 21 novembre, et on devrait se promettre tous et toutes d'y penser la prochaine fois qu'on hésitera à aller à une manifestation pour le respect des droits humains sous prétexte que "ça ne sert à rien" ou que " personne ne nous écoute".


https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/11/21/face-a-la-violence-les-exiles-reinventent-la-democratie/

vendredi 21 novembre 2014

Suppression des repas sans porc dans les cantines scolaires à Brignoles : la maire UMP pire que le FN...

Samedi 8 novembre, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant la mairie de Brignoles (83) pour protester contre la décision de la maire UMP de supprimer les repas de substitution sans porc et d'établir un tarif unique (à la place d'un tarif lié aux revenus et à la taille de la famille, sur la base du quotient familial) pour la cantine et les activités périscolaires.
Une pétition de 400 signatures devaient également être remise au préfet.

Ces décisions augmentent le coût du repas pour la moitié la plus pauvre des familles, jusqu'à près du double, et excluent de fait environ 300 enfants de la cantine. Sans compter les familles qui ne peuvent plus envoyer leurs enfants en centre aéré du fait de la hausse des tarifs. A la Toussaint, la fréquentation était de 50% inférieure à l'année précédente.

Une politique aux relents racistes, et particulièrement grave, car elle vise des enfants, qui apprennent ainsi l'exclusion et la discrimination.

Ajoutons que Brignoles se trouve dans un canton qui a élu un conseiller général du FN, Laurent Lopez. Il titre d'ailleurs sur son site, en date du 16 novembre, "la Gauche préfère le kebab au jambon".  


jeudi 20 novembre 2014

Condamnation d'un maire pour ses propos racistes envers les Roms

Avoir trouvé qu'il était dommage d'avoir appelé trop tôt les secours lors de l'incendie d'un camp rom n'a pas suffi à faire exclure le maire UMP de Roquebrune de son parti. Il a d'ailleurs été réélu sous cette étiquette dans sa commune du Var, ce qui atteste de l'ambiance dans des communes qui n'ont pas besoin d'un maire FN pour que le racisme y règne en maître.

Luc Jousse, maire de Roquebrune sur Argens dans le Var, a été condamné le 17 novembre 2014 à un an d'inégibilité et à 10 000 euros d'amendes, pour incitation à la haine raciale. Cette condamnation fait suite à ses propos en novembre 2013 après l'incendie d'un campement rom, propos enregistrés. «Je vous rappelle quand même que les gens du voyage, que dis-je, les Roms, m’ont mis neuf fois le feu. [...] Vous savez ce qu’ils font : ils piquent des câbles électriques et après ils le brûlent pour récupérer le cuivre et ils se sont mis à eux-mêmes le feu dans leurs propres caravanes ! Un gag ! Ce qui est presque dommage c’est qu’on ait appelé trop tôt les secours !»

L'élu avait été suspendu quelques semaines de l'UMP, mais dès début 2014, le parti, via son conseil national, prend la décision non seulement de ne pas l'exclure, mais de lui redonner l'investiture pour les municipales...

Outre sa condamnation pour cette affaire, le dénonciateur des turpitudes supposées des Roms a par ailleurs également été sanctionné par la justice pour détournement de fonds. Monsieur avait acheté des voitures de courses avec l'argent de la mairie , et en faisait payer l'essence à la commune.

Une commune bien sympathique, que ce soit dans l'ambiance collective (un jeune homme de21 ans y a été tué il y a quelques mois d'un coup de couteau par son employeur, un restaurateur apparemment connu par sa violence et son penchant pour la boisson), ou dans la politique municipale (le manque de HLM coûte 350 000 euros d'amendes, ce qui n'empêche pas le maire de projeter de recruter plus de policiers municipaux)



mercredi 19 novembre 2014

Agression raciste en gare de Toulon : les contrôleurs appellent la police pour interpeler... la victime

Se faire traiter de "bamboula" dans les transports en commun, on ne va pas se raconter d'histoires, c'est relativement banal dans la France de 2014.
Mais désormais, ça ne s'arrête pas là, à Toulon en tout cas. Le 4 novembre, Birame 41 ans a été agressé par des passagers, jeté hors du train, et re-jeté encore quand il a essayé un autre wagon. Sous les yeux des contrôleurs SNCF, qui ont bien fini par appeler la police...pour que celle-ci interpelle Birame pour outrage. 
Celui-ci a également déposé plainte et a reçu 5 jours d'ITT pour une hémorragie à l'oeil.

Comme quoi on se plaint que les gens sont "individualistes", tous dans leur bulle smartphone dans les transports, mais non pas du tout, donnez leur une occasion d'être racistes ensemble, et l'esprit de groupe est bien présent.

Suite aux protestations publiées sur son compte facebook, la SNCF s'est sentie obligée de répondre: "Bonjour @tous, En effet, suite à une opération de contrôle en gare de Toulon survenue le 4 novembre dernier, deux plaintes contradictoires ont été déposées, l’une par le contrôleur et l’autre par le voyageur. Ces 2 plaintes vont faire l’objet d’une instruction judiciaire qui déterminera les faits. SNCF prendra ensuite en compte les conclusions du jugement.Linda, Equipe SNCF"...
On sent tout de même une légère gêne, et la volonté de lâcher le contrôleur si la mobilisation s'amplifiait trop....

dimanche 16 novembre 2014

Solidarité avec les migrants à Calais : des militantes visées par des attaques sexistes à répétition

La page facebook de Calais, Ouverture et humanité signale des posts sur Sauvons Calais, notamment ceux d'un certain P "tenant des propos diffamants et injurieux à l’égard de femmes dont le tort est d’apporter de l’aide aux migrants… (Voir photo publiée sur notre page, le 13 novembre dans l’album « Edifiant ! »). Dans une autre de ses publications, ce monsieur écrivait que si une femme qui soutient les migrants (en citant encore nos noms et prénoms) se faisait agresser sexuellement, ça le ferait «rigoler»."

A Calais, comme dans toutes les luttes de solidarités avec les migrantEs, les militantEs sont doublement la cible de la vindicte fasciste: en tant qu'antiracistEs et en tant que femmes.
Objet sexuel, objet économique, objet identitaire et patriotique, propriété passive du mâle dominant, dans l'imaginaire fasciste la femme doit appartenir ou périr comme traître ultime.
De Soral au Bloc Identitaire, l'obsession viriliste, la dénonciation de la femelle qui se livre à l'étranger ou au Juif est une constante.
 

On aurait tort de considérer ce qui se passe à Calais comme le fait de quelques nazillons sans représentativité: les fantasmes de viol et de meurtre des "salopes" qui couchent avec l'Ennemi sont un des motifs récurrents des discussions entre frontistes ou soraliens sur le net, et l'impunité dont ces discours bénéficient ne peut qu'aboutir à la dénonciation nominative de certaines d'entre elles, mais aussi au passage à l'acte.

Respect aux femmes en lutte qui leur font face.

La semaine contre le racisme devient la semaine pour l'intégration, ou quand un parti xénophobe suisse change les mots...et le sens.

Depuis 2013, Oskar Freysinger est élu au Conseil d'État du Canton du Valais, en Suisse. Il y dirige le Département de la formation et de la sécurité. Il est membre de l'UDC, un parti xénophobe qui s'est illustré ces dernières années par des initiatives populaires acceptées comme celles contre la construction de minarets ou pour le renvoi des étrangers criminels.

Changer les mots, travestir le réel, détruire les droits : l'UDC a décidé qu'il n'y aurait plus de semaine contre le racisme. Ce sera une semaine pour "l'intégration".
Les victimes de l'oppression deviennent des coupables qui s'excluent eux même du corps social. Elle n'ont pas de problème, elles sont le problème et c'est à elles de s'"intégrer". Freysinger prend bien soin d'ailleurs de parler d'"immigrés" selon une division du monde racialiste: il y a les Suisses "de souche" et les "étrangers", cette dernière catégorie incluant pour le leader d'extrême-droite l'ensemble des personnes issues de l'immigration, qu'elles soient ou non nées en Suisse, ou nées de parents nés en Suisse.

Pour le reste, et afin de détailler ce que Freysinger met derrière le mot "intégration", on se réfèrera au site islamophobe et raciste Riposte Laïque, dont les tenanciers sont les invités du prochain congrès local de l'UDC.